La Nuit rêvée de Luba Jurgenson, Par Philippe Garbit
« Les Européens sont attachés à leur langue comme l’huître à sa roche » écrit Luba Jurgenson dans Au lieu du péril-Récit d’une vie entre deux langues (Editions Verdier). Le bilinguisme de cette écrivaine, traductrice et éditrice s’explique par l’histoire personnelle : cette estonienne, de culture russe, a émigré à l’âge de 16 ans à Paris. Le bilinguisme ? Un trésor ; « vivre dans une langue autre que maternelle ne doit pas être perçu comme perte ou abandon ».
En ce week-end qui voit le Salon du Livre de Paris célébrer nombre d’auteurs russes contemporains, la Nuit rêvée de Luba Jurgenson ne pouvait qu’accueillir Pouchkine, Daniil Harms, Varlam Chalamov, Vladimir Nabokov, Fiodor Dostoïevski…. mais aussi donner la parole à un traducteur, professeur de littérature russe- Dimitri Seseman -et à des émigrés russes d’après la chute de l’URSS…
Mais les lectures de Luba Jurgenson ne sont pas que russes ! D’où la « présence », dans sa Nuit rêvée, d’Alexandre Dumas, de Dante… et de Marcel Proust !
The Divine Comedy, by Dante Alighieri (1265-1321), 1465, by Domenico di Michelino (1417-1491), fresco, Basilica of Saint Mary of the Flower, Florence. Italy, 15th century.
The Divine Comedy, by Dante Alighieri (1265-1321), 1465, by Domenico di Michelino (1417-1491), fresco, Basilica of Saint Mary of the Flower, Florence. Italy, 15th century.