Pour sa première soirée grand-format, le festival rennais a pu compter sur la sensation hip hop Columbine et les rythmes colombiens de Mitù et Ghetto Kumbé.
Le calme avant la tempête ? A Rennes aujourd'hui, il se dit que la neige pourrait être l’invitée surprise ce weekend de ces 39e Trans Musicales. Mais si la harpe magique de Laura Perrudin et le glam-soul du reste inclassable de Nakhane ont fait vibrer la petite salle de l’Aire Libre ce jeudi, le festival a peiné hier soir à remplir ses grands halls situés au Parc des Expositions. Tour de chauffe assumé du vendredi et du samedi (la plus grande salle restant toujours close), cette première soirée alignait pourtant une programmation assez variée avec notamment un solide plateau hip hop emmené par la locomotive locale Columbine.
Car oui, les idoles des jeunes jeudi soir, c’était bien cette bande de vingtenaires sans complexe et qui affolent les compteurs de l’Internet depuis des mois avec des clips particulièrement bien ficelés. Sur scène, les membres de ce collectif rennais ont déroulé à domicile un show plein d’assurance devant un public très jeune, venu en nombre et qui connaissait par cœur les paroles de leurs compos. Avec le jeune ABD qui ouvrait pour eux et le Brezhoneg Krismenn qui suivait, le rap breton a clairement marqué des points hier soir aux Trans Musicales.
Autre ambiance du côté de la Green Room qui fait office depuis plusieurs années de temple électronique officiel du festival. Ici, ce sont les beats colombiens qui ont dominé toute la soirée avec la techno tropicale d’une sélection de groupes en provenance directe de la capitale Bogota. El Leopardo et les trois Ghetto Kumbé ont ainsi fait monter la pression progressivement dans cette fosse fluorescente où la transe a pris ses quartiers jusqu’à 2h du matin. Plus dancefloor en live que sur disque, Mitú a aussi tapé fort sur ses batteries électroniques, mais laisse un goût d’inachevé à ceux qui attendaient la restitution en live des riches textures de leur dernier album *Cosmus * sorti récemment sur le label ZZK.
Qu' a t-on pu voir, enfin, au Hall 03 hier soir ? Si la soul mordante de Tanika Charles et de ses Wonderfuls a convoqué l’esprit de la regrettée Sharon Jones en début de soirée, le public est resté plus atone devant le projet ovni Modestamente porté par David Sztanke (Thaiti Boy) et Tunde Adebimpe (TV On The Radio). Malgré un bon démarrage avec la présence remarquée de Mike Ladd sur scène, le show s’est ensuite quelque peu perdu en route dans des registres musicaux à contresens.
Plus tard, le groove était bel et bien au rendez-vous avec le collectif Lakuta et sa fusion torride d'afrobeat, de musique caribéennes et de soul. Ils viennent du Kenya, Tanzanie, Ghana, Malaisie, Espagne, Royaume-Uni, le collectif Lakuta, mais ni l'énergie et la voix puissante de la chanteuse kenyanne-tanzanienne Siggi Mwasote, ni les percussions de la percussionniste-chanteuse Cicely Taylor, ni même les envolées funk de cuivres n'ont réussi à enflammer un public resté malheureusement trop épars de ce Hall 3.
Retour en images sur la soirée du jeudi 07 décembre aux Trans Musicales :
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