
Comme pour le cinéma et la littérature, des milliers de compositions deviennent libres de droits au 1er janvier et peuvent désormais être reprises par tout à chacun.
Avec la montée en puissance de l’Internet dans les années 2000, le droit d’auteur a été discuté, débattu, ergoté et combattu à tel point qu’on en oublierait presque une donnée fondamentale, à savoir qu’il est par nature… limité dans le temps. En France, cette protection court ainsi légalement durant une période de 70 ans suivant le décès de l’auteur, après quoi ses œuvres entrent automatiquement dans le domaine public et deviennent dès lors libres de droits.
Cette bascule a des conséquences très concrètes, notamment en littérature où il devient possible de rééditer un auteur disparu sans s’acquitter du moindre droit d’auteur. Ainsi avec cette nouvelle année qui voit les œuvres de Georges Bernanos et Antonin Artaud disparus tous deux en 1948 « tomber » mécaniquement dans le domaine public, offrant par exemple la possibilité de réadapter Sous le Soleil de Satan sans débourser un kopeck de plus.
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En musique, la règle est identique si ce n’est que la loi reconnait à chaque interprétation la nature d’œuvre distincte avec une période de protection de 70 ans à compter de la première édition... ce qui renvoie aux calendes grecques l’inscription au domaine public de la plupart des enregistrements connus du grand public. Et de l’autre côté de l’Atlantique, la situation se complique encore puisque la durée de protection de toutes les œuvres a été prolongée à 95 ans par le congrès américain à la fin du XXe siècle, notamment sous la pression de l’empire Disney alors menacé de perdre ses droits sur les premières productions de Mickey Mouse.
Alors que trouve-t-on aujourd’hui dans le maquis poussiéreux de ces compositions, musiques et enregistrements datant de l'entre-deux-guerres et qui deviennent en 2019 libres de droits, samplables et réadaptables à l’envi ? D’abord du jazz bien sûr, avec plusieurs classiques américains parmi lesquels le fameux *Charleston * publié par le pianiste James P. Johnson en 1923 et qui popularisa la danse du même nom dans le monde entier. La même année se dévoile également la leçon de swing version ragtime du pionnier Jelly Roll Morton et son King Porter Stomp.
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Mais aussi le touchant *Dippermouth Blues * de Joe "King" Oliver, qui témoigne bien des influences du blues sur les premières productions du genre. Ou encore le standard Tin Roof Blues, enregistré en 1923 par les New Orleans Rhythm Kings, plus de 30 ans avant une version plus connue de Louis Armstrong.
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Plonger dans cette époque lointaine, c’est aussi se rapprocher des sources authentiques de la country et du folk. Et ça ne rate pas ici avec ce* It Ain't Gonna Rain No Mo* qui tombe cette année dans le domaine public, 95 ans après avoir été enregistré par le chanteur du Kansas Wendell Hall et parfois considéré comme l’un des premiers hits diffusés en radio.
En Europe, c'est la musique classique qui règne alors presque sans partage sur les pavillons dorés des gramophones. Citons parmi les oeuvres libérées cette année celles du compositeur italien Ermanno Wolf-Ferrari, célèbre pour ses opéra-comique d'avant-guerre. Mais aussi les partitions du Portugais José Vianna da Motta qui fut l’un des derniers élèves de Franz Liszt avec l’Ecossais Frederic Lamond, lui aussi disparu en 1948, et qui en son temps fut l’un des grands interprètes de son maitre, mais aussi de Brahms et de Beethoven.