Thom Yorke, Jonny Greenwood et le batteur Tom Skinner dévoilent aujourd’hui "A Light For Attracting Attention", l’album d’un trio qui semble ne se fixer aucune limite.
C’était il y a un an, ou presque. Sur la grande scène du festival Glastonbury, retransmis alors sous la forme d’un livestream pour cause de pandémie, trois musiciens à l’étrange nom de baptême créaient la surprise en interprétant une poignée de compositions électriques où les guitares se taillaient la part du lion. The Smile se dévoilait alors avec un rock noise et cérébral qui figea de stupeur les millions de fans d’un autre groupe anglais au visionnage des premières images partagées sur les réseaux sociaux.
Car sur la scène de Glastonbury ce soir-là, démarrant d’ailleurs leur show avec un titre oublié de leur répertoire trentenaire, Thom Yorke et son fidèle guitariste Jonny Greenwood écrivaient les toutes premières pages d’un mystérieux spin-off de Radiohead. Une variation de leur formation historique bien davantage qu’une suite directe, et qui invite aux baguettes tel un catalyseur de cette mutation leur cadet Tom Skinner, brillant batteur de jazz des Sons of Kemet. Un projet parallèle qui serait, lui aussi, né du contexte pandémique dont les nombreux confinements auraient poussé le tandem à finaliser certaines compositions du groupe d’Oxford en l’absence de ses trois autres membres.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Les marques de filiation ne manquent pas, certes, au fil des treize titres de ce A Light For Attracting Attention dévoilé aujourd’hui et dont la production a d'ailleurs été confiée au fidèle complice Nigel Godrich. Plusieurs compositions sont ainsi directement issues du répertoire fantôme de Radiohead, des titres uniquement joués en live par le passé telle que la ballade aérienne et robotique Open The Floodgates ou encore le mélancolique Skirting On The Surface qui prend aussi ici une forme très apaisée, relevé par des effluves jazz évoquant jusqu’à Christian Scott.
The Smile n’a pourtant rien d’un sourire Colgate. Les rires jaunes et les démons qui forment l’essence de l’écriture de Thom Yorke depuis plus de trente ans sont encore le ressort d’une bonne partie de ce nouveau disque et de ses principales fulgurances. Peut-être l’un des titres les plus féroces de l’album, You Will Never Work in Television Again se moque ainsi ouvertement du star-system et des scandales à répétition qui l’ont ébranlé ces dernières années. Plus loin, et plus angoissant encore, Thin Thing se présente comme une sorte de spleen carnivore, emmené par le chant spectral de Yorke et cousu de fil noir par un riff de guitare aussi diabolique qu’entêtant. De nombreux clips de haute volée accompagnent aussi cet album qui sera dévoilé en live par le trio cet été au fil d'une tournée européenne. Pas un mot, en revanche, sur une suite possible à A Moon Shaped Pool, dernier album en date de Radiohead qui vient de fêter ses six ans il y a quelques jours seulement. Le mystère continue.