

C’est l’histoire d’un séjour touristique en Touraine un peu à part, puisqu’il s’agit de celui de l’un de nos plus grands écrivains, et qu’il se déroule au milieu du 19e siècle. Aujourd’hui, on met nos pas dans ceux de Gustave Flaubert, lors de son voyage en Touraine, en mai 1847.
Au milieu du 19 siècle, le courant romantique valorise l’idée du voyage. A l’époque, on rêve souvent de territoires exotiques et lointains. Et de premiers « touristes » se lancent dans des voyages d’agrément. Il s’agit bien sûr de personnes issues des classes les plus aisées. C’est dans ce contexte que Flaubert (25 ans à l’époque) et son ami Maxime du Camp décident de s’engager dans un périple de plusieurs semaines dans l’ouest de la France.
Un voyage à destination de la Bretagne, qui passe par le Val de Loire
Les deux écrivains choisissent la Bretagne comme destination de leur voyage. A l’époque, ces terres éloignées de la capitale semblent alors très exotiques, avec ces mœurs et une langue différente ! Sur leur itinéraire, ils vont placer en préambule quelques-uns des plus grands châteaux de la Loire… Les deux compères vont ainsi faire halte successivement au château de Blois (1er mai), de Chambord (2 mai), d’Amboise (2 mai) et de Chenonceau (3 mai 1847).
Le tourisme dans les châteaux de la Loire : une tradition qui ne date donc pas d’hier !
La notion de Monuments Historiques vient tout juste d’être créé (1840) par le roi Louis-Philippe, et certains châteaux de la Loire comme Amboise, Chenonceau ou Chinon figurent parmi les premiers monuments inscrits. Ils constituent des témoignages de l’histoire nationale, et à ce titre, suscite la curiosité. Il fait savoir que la Renaissance est aussi revenue très en vogue avec le courant romantisme. Là encore, cela donne de l’intérêt aux châteaux de la Loire.
Des commentaires parfois un peu durs
La plume des deux écrivains est parfois un peu sévère ! Ainsi à Blois, Flaubert reproche son classicisme de collègue à l’aile Gaston d’Orléans. Du côté de Chambord (visité le lendemain), les deux voyageurs pestent contre la « sotte campagne » dans laquelle ils se sont égarés et regrettent l’état de désordre dans lesquels se trouvent les lieux (ils parlent « d’une misère honteuse »). Heureusement, ils peuvent aussi se montre enthousiastes comme pour Chenonceau qui transpire d’une « aristocratique sérénité », ou à Amboise qui a une « noble et imposante figure de château fort ».
Pourquoi des commentaires parfois si sévères ?
C’est vrai que les deux voyageurs sont parfois critiques (et ils seront aussi avec la Bretagne), mais il faut se replacer dans le contexte de l’époque : au milieu du 19e siècle, certains des châteaux de la Loire ne sont pas en très bon état. Au mieux les restaurations sont encore en cours, parfois elles n’ont pas débuté.
Des souvenirs partagés dans un carnet de voyage
Faubert et Maxime du Camp vont retranscrire les étapes les plus marquantes de leur voyage -dont leurs visites dans les châteaux de la Loire- dans un ouvrage intitulé « Par les grèves et par les
champs », que l’on peut se procurer aujourd’hui facilement au format livre de poche. Je vous invite à le lire !