A compétition convenue, palmarès surprenant ?

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A compétition convenue, palmarès surprenant ?

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Le festival de Cannes s'achève sur un bilan mitigé. Peut-être parce que c'était la dernière édition à être présidée par Gilles Jacob, qui en avait été nommé délégué général en 1978, la compétition de cette année était comme un condensé des 30 dernières années : des grands auteurs largement connus, qui ont signé des films plus ou moins réussis, mais vient-on à Cannes pour voir où en sont les habitués ? Peut-être faudra-t-il attendre l'année prochaine et l'arrivée de Pierre Lescure comme président pour qu'un vent nouveau souffle sur Cannes. De ce fait, pour l'audace, il a fallu comme souvent aller voir dans les sélections parallèles, dont cette année la particulièrement réussie section officielle Un Certain Regard. Il y eut tout de même quelques grands moments d'émotion en compétition, comme le Timbuktu d'Abderrahmane Sissako, les Deux jours, une nuit des frères Dardenne et surtout Still The Water , de la Japonaise Naomi Kawase, notre favori pour la palme d'Or. Malheureusement, selon toute vraisemblance, aucun de ces trois films ne devraient se retrouver au palmarès ce soir...

La Palme d'or se jouerait actuellement entre deux grands cinéastes, un Turc et un Russe. Le Turc, c'est Nuri Bilge Ceylan, déjà largement récompensé dans le passé avec Uzak , Les trois singes et Il était une fois en Anatolie , il a encore fortement impressionné avec son Sommeil d'hiver de 3h16. Le Russe, c'est Andreï Zviaguintsev. Son Leviathan , dernier film projeté dans la compétition, sur un homme confronté à l'arbitraire de l'Etat, est suffisamment puissant et universel pour faire l'unanimité d'un jury. Il faudra compter aussi avec le très jeune Québécois Xavier Dolan, sensation de cette année avec Mommy , qui a enthousiasmé ou horripilé, c'est selon. On parle encore des Américains Bennett Miller, pour le film à Oscars Foxcatcher , Tommy Lee Jones et son très classique western The Homesman , et de l'Italienne Alice Rohrwacher, seule et belle révélation de ce festival avec le bien nommé Les Merveilles . Pour les prix d'interprétation, encore deux anglo-saxons, Timothy Spall pour son incarnation animale du peintre Turner chez Mike Leigh, et Julianne Moore en star sur le retour dans Maps To The Stars . Enfin, un prix serait inventé pour saluer Jean-Luc Godard. C'est un drôle de palmarès qui se dessine, on en saura plus dans moins de deux heures.

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