Alain Badiou : "J’étais sartrien jusqu’à la moelle"

Dans ce premier entretien de la série A voix nue diffusée en 2009 sur France Culture, Alain Badiou rend hommage à ses premiers maîtres. Son père, Raymond Badiou, pour les mathématiques et la politique, mais aussi sa mère : "Je devais les mathématiques à mon père. Et la poésie, autre condition essentielle de la philosophie, à ma mère". Le philosophe évoque également André Malraux, qui lui fait prendre conscience que "la politique est une dimension de l’existence". Et enfin, Jean-Paul Sartre : passionné par L’esquisse d’une théorie des émotions, Alain Badiou dévore ensuite tous ses livres : "Mon lien à la philosophie a été entièrement constitué par ma rencontre avec l’œuvre de Sartre."

Etienne Borne [professeur d’Alain Badiou en Khâgne ndlr] était un intellectuel catholique. C’était quand même la vieille guerre entre la philosophie spiritualiste d’horizon religieux et l’athéisme sartrien comme philosophie radicale de l’existence, libre, absurde, etc. Et j’ai eu, je crois, une conception très paradoxalement romantique de Sartre. Alors que je continuais à m’intéresser et à faire des mathématiques, chose très absente du dispositif sartrien. Peut-être que là, s’est noué ce qui deviendra ensuite mon souci principal, c’est à dire : être dans le rationalisme et le formalisme le plus rigoureux, tout en développant en réalité une doctrine de l’héroïsme existentiel.

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• "A voix nue" : Alain Badiou (1/5)
• 1ère diffusion : 12/01/2009 sur France Culture
• Production : Philippe Petit
• Réalisation Doria Zénine
• Indexation web : Véronique Vecten, de la Documentation de Radio France

Pour en savoir plus :  ”L’esquisse d’une théorie des émotions” (Hermann, Paris, 1938)

A découvrir : l'intégralité de la série "A voix nue" avec Alain Badiou diffusée en janvier 2009 sur France Culture