Amérique Latine. Lieux essentiels / Bolivie

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Amérique Latine. Lieux essentiels / Bolivie

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__________________________________ > Amérique Latine, un état des lieux : les portraits | les lieux

Présentation de lieux clés pour approcher certaines problématiques liées à la Bolivie : production et commerce de la coca...

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Palais présidentiel à La Paz
Palais présidentiel à La Paz

Palais présidentiel

Le Palais Présidentiel est situé sur la Plaza Murillo, la place principale de La Paz, sur laquelle se trouvent également le Palais Législatif et la Cathédrale Notre-Dame de La Paz. Il est plus connu sous le nom de Palacio Quemado (Palais Brûlé) car de nombreuses tentatives de destruction ont eu lieu au cours du 19e siècle.

Evo Morales, le Président de la République de Bolivie, a ses bureaux dans le Palacio Quemado.

Palais présidentiel à La Paz ©M-Pomarède/RF

Bâtiment du marché de Villa Fatima
Bâtiment du marché de Villa Fatima

Bâtiment du marché de Villa Fatima ©M-Pomarède/RF

Villa Fatima, La Paz

Villa Fatima, dans les faubourgs de La Paz, est le principal lieu de commercialisation de la feuille de coca. 8.000 cocaleros vendent environ 11 500 tonnes de coca chaque année, entre janvier et octobre. Les feuilles vertes de l'arbuste aux fruits rouges et jaunes sont consommées dans tous le pays. Villa Fatima est le deuxième plus grand marché de la capitale. Des grandes usines de textiles et de café sont également installées à proximité, et les ouvriers se rajoutent à la foule des producteurs et acheteurs de coca. Villa Fatima est le portail entre les provinces du Nord de La Paz, et les régions du Beni et de Las Yungas.

Contrôle des ballots de coca à Villa Fatima
Contrôle des ballots de coca à Villa Fatima

Contrôle des ballots de coca à Villa Fatima ©M-Pomarède/RF

Marché légal de la coca

Il existe deux marchés légaux pour commercialiser la coca à des fins industrielles en Bolivie : Villa Fatima à La Paz et Sacaba à Cochabamba. Fin mai 2006, le Président de la République Evo Morales a autorisé l'ouverture d'un troisième marché provisoire, celui de Caranavi, dans la zone de Villa Fatima, le temps que l'étude menée par un cabinet ministériel sur la légalisation de la coca soit conclue.

Sur les marchés, le commerce de la coca est contrôlé par des inspecteurs de l'Association départementale des producteurs de coca (ADEP) : à l'entrée, ils demandent aux cocaleros leurs carnet de producteur, carte d'identité, autorisation d'entrée et permis communal. Les producteurs doivent chiffrer leur quantité de marchandise, prouver sa provenance, et indiquer le moyen de transport de la récolte pour être autorisé à circuler à l'intérieur du marché. Les fonctionnaires de la Direction générale de la coca (DIGECO) vérifient quand à eux les permissions des acheteurs, la quantité achetée ainsi que la destination des marchandises.

Morales n'oblige pas les paysans à éradiquer la coca, mais il souhaite limiter la culture de coca à celle destinée à l'industrialisation. Il a l'intention de « rationaliser la production », c'est-à-dire que sous le contrôle de l'organisation syndicale, il veut développer une culture limitée pour chaque famille, de manière égalitaire. Pour cela il faut que la réduction de la production de coca soit volontaire et concertée.

Le gouvernement bolivien travaille à ce que la feuille, au lieu d'être industrialisée par des entreprises, le soit par les communautés paysannes. Trois plans sont déjà prévus dans ce sens pour les régions de Caranavi, Las Yungas et du Chapare.

A l'heure du travail dans les champs
A l'heure du travail dans les champs

A l'heure du travail dans les champs ©M-Pomarède/RF

Corioco, Las Yungas

Premier lieu de culture de la coca en Bolivie, la région de Las Yungas est à trois heures de route de La Paz. Coroico et Caranavi sont dans la zone Nord de las Yungas. Les populations principales de cette région sont les Yanacachi et chulumani. Au nord de la capitale, Las Yungas fait la transition entre la cordillère et les basses terres de l'Amazonie bolivienne. C'est un pays de collines verdoyantes, au climat chaud et humide, à la faune variée et la végétation luxuriante. Ici, à près de 2 000 mètres d'altitude, on cultive majoritairement de la coca à côté des bananes, des papayes et du café. Les habitants de la région sont des paysans. Ils vivent tous de leur récolte, et ne sont plus sous le joug d'un grand propriétaire terrien depuis la révolution agraire de 1952. Leur seule richesse c'est la terre, mais elle se raréfie et n'est pas fertile partout. D'où l'intérêt pour les paysans de privilégier la culture de la coca qui leur apporte l'essentiel de leurs ressources puisqu'elle permet d'obtenir de 4 à 6 récoltes par an, contre 1 seule récolte pour le café.

Plants de coca à Corioco, Las Yungas
Plants de coca à Corioco, Las Yungas

Plants de coca à Corioco, Las Yungas © M-Pomarède/RF

La Coca

La coca est sacrée pour les indigènes Aymara et Quecha qui représentent les deux tiers des 8,5 millions de Boliviens : ils l'utlisent dans la majorité de leurs rites religieux, dans les caveaux lors des enterrements, en cadeau de mariage ou pour l'arrivée d'un invité. Au fond des mines de Potosi, les travailleurs du sous-sol la mâchent pour oublier la douleur, à près de 4500 mètres d'altitude, et 45 degrés. On l'utilise aussi sous forme de shampoing, en tisanes contre le soroche (le mal des montagnes) ou dans les galettes de quinoa. Les diseuses de bonne aventure prétendent même lire l'avenir dans les feuilles de coca, étalées sur des morceaux de tissu andin.

Les autres Lieux de Mémoire

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