Animaux-hommes : "Notre intelligence n'est pas forcément la plus performante", selon une primatologue
Par Maïwenn BordronLes découvertes récentes en éthologie bouleversent de nombreuses idées préconçues sur l'intelligence animale : chaque animal en est doté à des degrés différents. À l'occasion de la journée mondiale des intelligences animales, les spécialistes insistent sur l'adaptabilité des animaux.
Pendant longtemps, les études sur l'intelligence animale se faisaient à l'aune de l'intelligence humaine et étaient donc biaisées. Depuis une trentaine d'années, les recherches mettent en avant le fait que les intelligences animales ne peuvent pas être classifiées et que l'intelligence humaine ne peut pas être prise comme référent. À l'occasion de la journée mondiale des intelligences animales, organisée par la journaliste Yolaine de la Bigne, créatrice du site L’animal et l’homme, les chercheurs insistent sur les intelligences animales : elles sont aussi plurielles qu'il y a d'animaux. "Ce n'est pas forcément notre intelligence qui est la plus performante. Par exemple, les oiseaux migrateurs ont des capacités bien plus importantes pour se repérer dans l'espace. Les chimpanzés sont bien meilleurs botanistes que nous - chez nous, il y a très peu de gens qui sont bons en botanique, alors que quasiment tous les chimpanzés le sont", affirme Sabrina Krief, professeure au Muséum national d'histoire naturelle et spécialiste des grands singes. "Tous les animaux sont dotés d’intelligence avec plus ou moins de variabilité, plus ou moins de diversité, plus ou moins de succès par rapport à leurs objectifs et à la résolution de problèmes. Il y a une telle diversité dans ces capacités que, pour moi, cela n'a pas de sens de comparer ou de hiérarchiser", confirme Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l'évolution des comportements animaux.
Les études réalisées ces dernières années par de nombreux spécialistes soulignent qu'il reste encore beaucoup à découvrir en termes d'intelligences animales. Retour sur les découvertes récentes autour de plusieurs espèces d'animaux.
L'intelligence des primates reconsidérée à partir des années 60 avec Jane Goodall
Jusqu'au début des années 1960, les chercheurs pensaient que l'utilisation d'outils, et donc de façon sous-jacente l'intelligence, était propre à l'être humain, comme l'explique Agatha Liévin-Bazin, docteure en éthologie. Les travaux de l'éthologue britannique Jane Goodall vont permettre un changement d'approche. "Elle travaillait sur les chimpanzés au fin fond de la Tanzanie. Un beau matin, elle a observé un vieux mâle prendre une brindille, la tremper dans une termitière et manger des termites en utilisant cet outil. Cela a bouleversé le monde, car à partir de ce moment-là nous avons su que les chimpanzés savaient aussi utiliser les outils et qu'il n'y avait pas que les êtres humains", détaille Agatha Liévin-Bazin.
Jane Goodall a montré que tous les singes n'étaient pas équivalents et qu'on pouvait apprendre beaucoup de choses en essayant d'aller plus finement à l'échelle de l'individu.
Sabrina Krief, primatologue
À partir des observations de Jane Goodall, les chercheurs vont "s'intéresser non pas au singe avec un stimulus et une réponse, comme des animaux interchangeables, mais bien comme des individus", précise Sabrina Krief, professeure au Muséum national d'histoire naturelle. "Jane Goodall a osé dire que tous les animaux n’étaient pas interchangeables. Elle a décrit des tempéraments et des réactions propres à chacun des individus. C’était osé pour l'époque, puisqu'à l'époque l'animal était pratiquement considéré comme une machine", explique Sabrina Krief. Selon cette primatologue, il y a eu ensuite un tournant avec une publication dans Nature en 1999 qui compare "les comportements culturels et les outils des chimpanzés sur différents sites". "Avant, les chimpanzés de l’Est étaient comparés avec des chimpanzés de l'Ouest, des chimpanzés qui vivaient loin les uns des autres. [...] Aujourd'hui, nous sommes capables de pouvoir étudier des groupes vraiment voisins qui vivent quasiment dans le même habitat entre lesquels les femelles migrent", insiste Sabrina Krief.
Les études récentes révèlent une extrême flexibilité des primates, menacés par les changements dus à l'Homme. "Entre 60 et 75 % des populations de primates sont menacées d'extinction. Mais si la menace est extrême, ils sont capables d'être résilients et de s'adapter à ces menaces", souligne Sabrina Krief. La primatologue mène actuellement des recherches dans le parc de Kibale, en Ouganda, dans une "forêt entourée de plantations et traversée par une route nationale". "Nous nous sommes demandé si les chimpanzés traversaient la route et comment ils le faisaient. Nous nous sommes rendu compte que pour traverser la route, les dominants encadraient les plus vulnérables. Le plus souvent, ils se mettaient en bipédie et regardaient à gauche et à droite pour éviter les risques trop importants de collision", retrace Sabrina Krief. La primatologue a ensuite cherché à savoir si les chimpanzés s'adaptaient à leur habitat modifié, grâce à des caméras de détection de présence. "Nous nous sommes rendu compte que les chimpanzés, qui sont uniquement diurnes, sont capables de devenir nocturnes, quand les champs sont gardés par les fermiers, pour éviter les patrouilles des humains. Ils vont ensuite manger et prélever du maïs dans les champs et ne pas se coucher complètement, et donc changer leur rythme d'activité pour pouvoir bénéficier de ces ressources qui sont beaucoup plus caloriques que celles qui sont dans la forêt", détaille la professeure au Muséum national d'histoire naturelle, spécialiste des grands singes.
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Alors que les chimpanzés et d'autres espèces de grands singes ont très tôt intéressé les chercheurs, les autres espèces de primates ont mis plus de temps à être étudiées. "Il y a une espèce qui a été très étudiée ces dernières années et qui étaient un peu moins attendues, ce sont des espèces de macaques qui sont en Asie, en Indonésie et au Japon, et notamment les macaques crabiers. Ils nagent très bien, font de l'apnée et vont aller chercher des huîtres et des crabes au fond de l'eau. Ils vont les remonter à la surface et les casser avec des outils très diversifiés. Je pense que cela avait été sous-estimé parce que nous nous sommes longtemps focalisé sur les grands singes : les chimpanzés et les Orangs-outans ont une grande diversité d'utilisation d'outils, mais des singes plus petits en taille et un peu plus éloignés par rapport à nos ancêtres en termes d'ancêtres communs ont été un peu oubliés. Il y a des résultats qui arrivent en ce moment de ce point de vue là", insiste Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherche au CNRS et au Muséum national d'histoire naturelle.
Ces nouvelles études permettent de souligner que chaque espèce est dotée d'une intelligence et qu'elle varie en fonction de l'individu et en fonction du contexte. "Je déteste lorsque l'intelligence d'un chimpanzé est hiérarchisée par rapport à l'intelligence d'un babouin. Et là, il s'agit primates. Mais comparer l'intelligence d'une fourmi à l'intelligence d'une baleine, pour moi, cela n'a aucun sens", pointe du doigt Emmanuelle Pouydebat.
L'intelligence du milieu aquatique, où "il y a encore probablement tout à découvrir"
Le milieu aquatique est moins connu que le milieu terrestre car il est plus difficile à étudier : "Il y a encore probablement tout à découvrir", souligne Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherche au CNRS. "D'une manière générale, selon les recensements, toutes espèces animales confondues, soit dans l'eau, sur terre ou dans les airs, il y a entre deux millions et 10 millions d'espèces. Seules 10 000 d'entre elles sont décrites et sur les 10 000 qui sont décrites, il y en a très peu qui sont dans l’eau", précise-t-elle.
Certaines études mettent en avant l'intelligence de ces animaux du monde aquatique. "_Chez les céphalopodes, comme les pieuvres, certaines utilisent des demi noix de coco qu'elles trouvent au fond de l'eau : elles les empilent et elles les transportent avec leurs tentacules__. Quand elles s'arrêtent, elles s'enferment dedans pour se protéger des prédateurs. Ensuite, quand elles repartent, elles empilent leurs deux demi noix de coco, elles les refixent entre leurs tentacules et elles repartent. C'est l'utilisation d'outils pour se protéger et en même temps, il y a un transport de l'outil_", décrit Emmanuelle Pouydebat. D'autres études ont montré récemment que des céphalopodes "s'emmitouflent de coquillages pour justement se protéger des prédateurs", ajoute-t-elle.
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D'autres études sont réalisées actuellement pour mieux comprendre le comportement des dauphins. "Certaines espèces de dauphins utilisent des éponges pour se protéger le nez, le rostre, au moment où ils vont fourrager dans les coraux. Les chercheurs ont montré récemment qu'au-delà de cette utilisation d'éponges pour se protéger, certains mâles les utilisent aussi pour les offrir aux femelles. Nous ne savons pas encore si c'est pour les séduire, c'est-à-dire pour s'accoupler avec elles, ou si c'est un geste d'offrande désintéressé", détaille Emmanuelle Pouydebat.
Bernard Séret, lui, étudie les chondrichtyens (poissons cartilagineux) comme les requins. "Nous avons longtemps cru que les requins étaient des animaux purement réflexe qui réagissaient d'une manière réflexe à une situation donnée. En fait, nous nous apercevons qu'ils ont des comportements beaucoup plus complexes que nous le pensions", explique le requinologue, ancien chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Il existe de nombreux facteurs qui mettent en avant le fait que les requins sont dotés d'intelligence, comme la sociabilité. "Nous pensions que les requins étaient des animaux solitaires, un peu primitifs. C'est parce que nous avons longtemps confondu primitifs avec anciens. Il y a des études récentes qui montrent que les requins de récifs en Polynésie, par exemple, sont capables de s'organiser en tribus. Ces individus d'une tribu vont visiter d'autres tribus et reviennent de leur tribu d'origine avec des mouvements qui ne sont pas aléatoires. Cela veut donc dire qu'il y a bien des rapports sociaux", décrit Bernard Séret. Dans une publication de 2012, Johann Mourier, un chercheur français basé à New-York, parle de "réseaux sociaux chez les requins".
En ce qui concerne les requins, nous sommes un peu au début de l'exploration de leurs capacités cognitives parce que c'est très difficile d'observer et de comprendre leur comportement in situ. Les observations que nous avions étaient surtout réalisées en captivité dans des aquariums.
Bernard Séret, requinologue
Selon ce requinologue, les requins sont également des stratèges "dans leur méthode de capture des proies". "Une étude a montré que certains requins sont capables de s’associer pour chasser un peu comme les meutes de loups qui sont capables de cerner une proie pour l'empêcher de fuir", décrit Bernard Séret. Avec d'autres plongeurs, il pense que le requin bouledogue est "aussi capable de chasse en meute, c'est-à-dire de coordonner une attaque à plusieurs". "Donc cela n'a pas été encore démontré scientifiquement, mais ce sont des observations personnelles ; d'autres plongeurs ont également observé cela. Par contre, cela a été démontré scientifiquement chez le requin plat-nez en Afrique du Sud qui coordonne ses attaques sur les proies", affirme cet ancien chercheur à l'IRD.
Les découvertes sur l'intelligence des requins devraient s'accélérer, notamment grâce à des balises électroniques placés sur leur dos ou des drones sous-marins.
Les oiseaux, une espèce sous-estimée en termes d'intelligence
Comme le souligne Agatha Liévin-Bazin, docteur en éthologie, "les expressions populaires qui parlent d'oiseaux ne sont souvent pas très valorisantes". Tête de piaf, cervelle de moineau ou encore bête comme une oie : ces expressions sont à l'image des a priori sur l'intelligence des oiseaux. À la fin des années 1970 et dans les années 1980, les travaux de l'éthologue américaine Irene Pepperberg permettent de changer cette vision des oiseaux. "Elle a travaillé avec un perroquet gris du Gabon. Elle voulait savoir dans quelle mesure il comprenait et répétait les mots humains. Ces recherches, qui ont duré une trentaine d'années jusqu'à la mort du perroquet, ont été assez éblouissantes parce qu'elles ont révélé que l'oiseau était capable d'apprendre une grande quantité de mots et qu'il associait les mots et les concepts qui allaient avec", retrace Agatha Liévin-Bazin.
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Les études se sont ensuite multipliées sur l'intelligence des oiseaux. "Récemment, il y a eu une découverte chez les Cacatoès noirs : des chercheurs ont découvert que les mâles utilisent des outils pour attirer les femelles. Soit des petites branches, soit des noix relativement sèches pour que cela résonne. Ils vont les prendre une à une dans leurs pattes et ils vont les taper contre la branche sur laquelle ils sont positionnés. Chaque mâle va imprimer son propre rythme en tapant sa noix ou sa petite branche sur la grosse branche sur laquelle il est assis. Les femelles vont sélectionner les mâles en fonction du rythme qui est proposé par chaque individu mâle. Les chercheurs qui ont travaillé là-dessus n'hésitent pas à parler de _musique pour séduire__",_ retrace Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherches au CNRS.
Les chimpanzés ont été beaucoup étudiés parce que, à juste raison, ils nous ressemblent quand même beaucoup. Mais au niveau des oiseaux, je pense que vraiment, depuis les résultats d’Irene Pepperberg dans les années 90, nous nous sommes vraiment rendu compte que les oiseaux étaient capables d'apprentissage, de mémoire, de coopération.
Agatha Liévin-Bazin, docteure en éthologie
Concernant les corvidés, il faut attendre le début des années 1990 pour que des études s'intéressent à leur intelligence. "Il y a eu deux ou trois articles qui ont un peu bouleversé les choses. Et puis ensuite, il y a eu plein d'équipes qui ont creusé, qui ont été affiner un petit peu plus chacune de ces grandes questions", souligne Agatha Liévin-Bazin. "Les corbeaux, par exemple, des chercheurs se sont rendu compte que s'ils étaient observés alors qu'ils cachaient leur nourriture, ils allaient la recacher ailleurs. Cela veut dire qu'ils sont capables de se rendre compte de qui les a observés et s'ils ont été observés, qu'ils ont un plus grand risque de se faire piquer leur nourriture que s'ils ne le sont pas", décrypte la docteure en éthologie.
Les études récentes sur les oiseaux mettent également en avant des notions d'altruisme et d'empathie. "Des papiers récents montrent qu'ils sont capables de coopérer entre eux, qu'ils sont capables aussi de donner de la nourriture à un autre", souligne Agatha Liévin-Bazin. La vulgarisatrice scientifique indépendante, qui anime le blog Le nid d'une pie, a découvert "les premières bases de l'empathie" lors d'une expérience qu'elle a menée sur des perruches calopsittes ("des petits perroquets de la famille des cacatoès qui ont des petites crêtes sur la tête"). "Quand je leur diffusais un cri un peu particulier, ce qu'on appelle un cri de détresse - un cri que les oiseaux poussent quand il y a un danger et qui, en général, provoquent la fuite. Le cri est tellement puissant que si un cri de merle est diffusé par exemple, les moineaux et les autres espèces vont se sauver également. Moi, ce que j’ai testé, c'est que j'ai diffusé à mes oiseaux des cris d'animaux qui vivaient avec eux en volière, soit des animaux avec lesquels ils avaient un lien fort : des frères et sœurs, des partenaires de couple, des meilleurs amis - l'affinité entre oiseaux se mesure en regardant le temps qu'ils passent ensemble - ou juste des oiseaux qui vivent avec eux, mais avec qui ils n'ont pas d'affinités. Le premier résultat qui pouvait être imaginé, c'était que quelle que soit l'identité de l'animal qui allait crier, tous les oiseaux allaient stresser parce que ce cri a une telle valeur qu’ils n'allaient pas entendre de différence, mais ce n'est pas le cas. Les oiseaux sont plus stressés, plus attentifs quand c'est un animal dont ils sont proches qui crie. Cela s'appelle la contagion émotionnelle, c'est-à-dire que l'oiseau va ressentir la même émotion que ce qui était provoqué par ce cri", décrit la docteure en éthologie.
Les araignées, une intelligence sous la forme d'adaptabilité
Il n'existe pas d'intelligence à proprement parler chez les araignées : les chercheurs parlent plutôt d'adaptabilité ou d'évolution. "Il faut vraiment la distinguer par rapport à ce que nous imaginons comme intelligence humaine ou des vertébrés ou des mammifères, c'est complètement différent", insiste Christine Rollard, biologiste spécialiste des araignées. Les études sur l'adaptabilité des araignées sont moins nombreuses que pour d'autres espèces, car les chercheurs passent déjà beaucoup de temps à décrire les espèces d'araignées. "Nous sommes à plus de 49 000 espèces décrites à l'heure actuelle et nous tournons autour de 700 à 800 espèces nouvelles décrits chaque année par les chercheurs du monde entier", explique l'aranéologue au Muséum national d'histoire naturelle à Paris.
Les araignées font partie des animaux qui ont une certaine forme d'intelligence mais cela ne peut pas être rattaché au même type d'intelligence que pour des vertébrés ou des mammifères.
Christine Rollard, aranéologue
Les araignées ont une intelligence qui leur est propre : "Elles sont recouvertes de sortes de poils appelés des soies, qui sont leurs organes des sens et qui leur permettent de percevoir leur environnement. Il y a eu beaucoup de recherches pour voir que les araignées avaient le sens du toucher, de l'ouïe, de l'odorat et du goût grâce à ces soies sensorielles mécanoréceptrices et chimioréceptrices", souligne Christine Rollard. Certains chercheurs parlent ainsi "d'araignées mathématiciennes" dans des travaux récents. "Ils montrent que des araignées ont placé des cailloux autour de leur terrier avec un choix de cailloux ou de matériaux très spécifique pour que le fil de soie puisse résonner et les alerter à l'intérieur du terrier qu’il y a un prédateur qui arrive ou une proie", met en avant Emmanuelle Pouydebat, directrice de recherches au CNRS et spécialiste de l'évolution des comportements animaux.
D'autres chercheurs ont centré leurs études sur la reproduction des araignées et sur le soin aux jeunes. "Certaines araignées vont pondre des œufs qu’elles vont entourer de beaucoup de soie, même si elle meurt après. Il n'y a pas d'apprentissage chez les araignées. Il y a quelques années, une recherche a été réalisée sur le fait qu'elles peuvent nourrir leurs petits. Il y avait eu le cas particulier d'une sorte de nourrissage abdominal : des scientifiques chinois avaient fait une découverte assez intéressante sur une petite araignée sauteuse d'Asie et qui, apparemment, ne nourrirait pas par la bouche comme certaines le font. Les jeunes viendraient téter au niveau de la forme génitale de l'abdomen de la femelle. Le produit avait été appelé laitage mais c'était vraiment abusif au niveau langage, c'était sans un peu pour attirer. Ils avaient été jusqu'à parler d'allaitement. Mais c'était quelque chose à approfondir", conclue Christine Rollard.