
Avec la transition énergétique et l’abandon progressif des énergies fossiles, de nouvelles relations entre les Etats se créent, impliquant l’apparition de potentielles tensions géopolitiques et diplomatiques. Quels sont les enjeux stratégiques attenants aux énergies renouvelables ?
La transition énergétique ne se réalise pas de manière homogène sur tous les continents. L’accord de Paris, signé lors de la COP21, engage les pays à maintenir la hausse des températures mondiales en-deçà de 1,5°C, jusqu’à la fin du XXIe siècle. En fonction de leur potentiel technologique et des ressources dont ils disposent, les pays impliqués dans la transition énergétique ne peuvent pas investir tous à parts égales. Les pays qui disposent de faibles ressources en hydrocarbure peuvent investir davantage dans le renouvelable. Dans les pays d’Amérique du Sud, d’Europe et du Moyen-Orient, l’utilisation des hydrocarbures est prédominante. Les énergies fossiles représentent 80% du mix énergétique mondial. Pour assurer leur croissance économique, les pays émergents comme l’Inde ou la Chine voient leur consommation énergétique s’accroître. Ils investissent néanmoins dans l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire.
Des tensions apparaissent dans les pays qui produisent l’énergie à partir de leurs ressources naturelles. Les barrages hydroélectriques peuvent générer des conflits entre les peuples autochtones et l’entreprise chargée du projet. Par exemple, au Honduras, la construction d’un barrage hydroélectrique sur le fleuve Gualcarque a entraîné, en 2016, la mort d’une militante écologiste, membre du peuple Lenca qui protestait contre.
Les technologies nécessaires à la production des énergies renouvelables (panneau solaire, éolienne…) sont fabriquées à partir de minerais rares, principalement situés en Chine. Leur extraction entraîne la pollution des sols et des nappes phréatiques. Des métaux rares comme le néodyme, le dysprosium, le terbium, impliqués dans la fabrication des éoliennes, sont originaires de Chine. La transition écologique va passer principalement par ce pays.
De plus, les technologies à la base de la production des énergies renouvelables sont conçues à partir de brevets dont la propriété intellectuelle et industrielle deviendra onéreuse à terme. Cela aura des répercussions sur le coût et la diffusion de ces nouvelles technologies. L’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) constate une augmentation annuelle de plus d’environ 20 % des dépôts de brevets en matière de production d’énergie hydraulique, solaire ou éolienne
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Une rencontre enregistrée en novembre 2021.
Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre Energie et Climat de l'IFRI
Carole Mathieu, responsable des politiques européennes au Centre Energie et Climat de l'IFRI
Julie Gacon, journaliste à France Culture, productrice de l'émission "Enjeux Internationaux"
Retrouvez sur notre webmagazine Balises : Le quizz " La géopolitique de l’énergie en question", l'article " Géopolitique des énergies renouvelables".