best-sellers, consommation et idéologie

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best-sellers, consommation et idéologie

Par
Matthieu Letourneux
Matthieu Letourneux
- CCIC Cerisy

Le discours sur le best-seller repose moins sur des considérations économiques ou littéraires que sur une structuration idéologique qui en détermine l’appréhension sédimentée.

Cette communication a été prononcée  dans le cadre du colloque intitulé Que nous disent les best-sellers ? qui  s’est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 23 au 30 juillet 2018, sous la direction d'Olivier BESSARD-BANQUY, Sylvie DUCAS et Alexandre GEFEN.

Le discours sur le best-seller  repose moins sur des considérations économiques ou littéraires que sur  une structuration idéologique qui en détermine l’appréhension  sédimentée. La rapidité avec laquelle la notion de best-seller  s’est imposée au début du XXe siècle tient à sa manière de synthétiser  les transformations de la culture qui se produisent à l’époque (achevant  ce moment de rupture entre la culture restreinte, highbrow, et les autres formes culturelles). Et si comme on le verra les best-sellers  permettent d’éclairer l’évolution des discours sur les œuvres et leurs  soubassements esthétiques, c’est parce que, dans leur manière de  combiner logiques de standardisation et de singularisation, se jouent  des tentatives de médiation entre les différents espaces de la culture  qui ont structuré les imaginaires culturels au XXe siècle. C’est en cela  que les best-sellers peuvent  apparaître comme un terrain d’observation privilégié pour étudier notre  histoire culturelle en tant qu’elle est, de manière essentielle, dominée  par un paradigme de consommation.

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best-sellers, consommation et idéologie, par Matthieu Letourneux

44 min

Matthieu Letourneux est professeur à l’Université Paris-Nanterre et  membre du CSLF. Spécialiste des cultures sérielles et médiatiques des  XIXe et XXe siècles et de la littérature pour la jeunesse, il a publié  un essai sur la sérialité, Fictions à la chaîne, Seuil, "Poétique", 2017. Il a fait paraître auparavant Cinéma, premiers crimes (avec A. Carou, Paris Bibliothèques, 2015), Fantômas ! Biographie d’un criminel imaginaire (avec L. Artiaga, Les Prairies ordinaires, 2013), La Librairie Tallandier, Histoire d’une grande maison d’édition populaire (1870-2000) (avec J.-Y. Mollier, Nouveau Monde, 2011) et Le Roman d’aventures, 1870-1930  (PULIM, 2010). Il a dirigé ou codirigé une dizaine de publications  collectives sur les littératures de jeunesse ou les cultures  médiatiques. Il a réédité et préfacé Le Coureur des bois de Gabriel Ferry (Phébus), On vole des enfants à Paris de Louis Forest (Le Masque), et chez Bouquins les œuvres de Gustave Aimard, Emilio Salgari, Eugène Sue et la série Fantômas (avec L. Artiaga). Il est rédacteur en chef de la revue Belphégor ( https://journals.openedition.org/belphegor/).