Biden président : le monde réagit en ordre dispersé

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Biden président : le monde réagit en ordre dispersé

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Alors que la rue des grandes villes américaines, comme ici à Los Angeles, célèbre la victoire de Joe Bident et Kamala Harris, les leaders du monde entier régissent.
Alors que la rue des grandes villes américaines, comme ici à Los Angeles, célèbre la victoire de Joe Bident et Kamala Harris, les leaders du monde entier régissent.
© AFP - Apu Gomes

Le monde a pris acte de la victoire de Joe Biden et Kamala Harris au lendemain de l'annonce du ticket gagnant de l'élection américaine. Une victoire souvent saluée, même du bout des lèvres, pour des raisons très variables. Tour d'horizon des réactions internationales.

Le président élu des États-Unis Joe Biden a promis de rassembler le peuple américain alors que de nombreux dirigeants à travers le monde ont pour la plupart déjà salué sa victoire, tout en l'appelant à redresser la barre après quatre ans de bouleversements géopolitiques. Trumpistes repentis, partenaires soulagés, voisin prudent ou opportunistes plus ou moins attendus.

Trumpistes repentis

Les démocraties partenaires traditionnelles des États-Unis sont toutes réunies dans le camp des enthousiastes. À commencer par Israël, l'allié le plus proche de Washington, qui, même s'il reconnaissait en Donald Trump le "meilleur ami qu'Israël n'a jamais eu à la Maison Blanche", adresse ses "félicitations à Joe Biden et Kamala Harris". "J'espère pouvoir, avec vous deux, approfondir encore davantage l'alliance spéciale qui lie les États-Unis et Israël", poursuit Benjamin Netanyahu sur Twitter, n'oubliant pas, au passage, de remercier le président sortant.

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Le Premier ministre israélien qui conserve à 15h30 ce dimanche, heure de Paris, un bandeau avec une photo de lui en compagnie de Donald Trump :

Capture d'écran du compte Twitter de Benjamin Netanyahu à 15h30 dimanche 8 novembre 2020.
Capture d'écran du compte Twitter de Benjamin Netanyahu à 15h30 dimanche 8 novembre 2020.

La victoire du ticket démocrate à la tête de l'exécutif américain est également saluée au Royaume-Uni par le Premier ministre britannique Boris Johnson. Un "succès historique", dit-il. Un virage opportun pour celui que Joe Biden considérait encore en décembre dernier comme "une sorte de clone physique et émotionnel" du président sortant, et que son entourage qualifie de "mini-Trump". Boris Johnson a ajouté avoir "hâte de coopérer étroitement sur nos priorités communes, du changement climatique au commerce et à la défense".

Partenaires soulagés

Ce désir de coopération est partagé par l'ensemble des dirigeants européens, et notamment ceux qui ont pâti d'une relation dégradée avec l'administration Trump. En France, le président Emmanuel Macron a félicité Joe Biden. "Nous avons beaucoup à faire pour relever les défis d'aujourd'hui. Agissons ensemble !", a-t-il déclaré.

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Dans un tweet, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian anticipe déjà une "relation rééquilibrée : sécurité collective, lutte contre le terrorisme, santé publique, climat, commerce, régulation numérique. Nous y défendrons nos valeurs, nos intérêts, la recherche de solutions communes et le multilatéralisme". 

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Le Billet politique
5 min

Même son de cloche en Allemagne, où la chancelière Angela Merkel, qui a entretenu des relations délicates avec Donald Trump, a rappelé que "notre amitié transatlantique est irremplaçable si nous voulons surmonter les grands défis de notre temps".

Un "partenariat solide" est la clé du succès dans les "défis à affronter ensemble""Covid-19, multilatéralisme, climat et commerce international" – a confirmé le président du Conseil européen Charles Michel, après avoir félicité Joe Biden, au côté de la cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Voisin prudent

De l'autre côté du Rio Grande, les félicitations se font attendre. Le voisin méridional des États-Unis a estimé samedi qu'il était trop tôt pour féliciter Joe Biden. "Nous allons attendre que toutes les questions légales soient résolues. Nous ne voulons pas être imprudent", a déclaré le président du Mexique. "Nous n'avons aucun litige avec ni l'un ni l'autre des deux candidats", a précisé Andrés Manuel López Obrador (AMLO), qui se trouve désormais sur le plan intérieur dans une situation délicate.

Pour l'opposition mexicaine, l'alignement du chef de l’Etat avec Donald Trump, et la relation qu'ils décrivent eux-mêmes comme "amicale" et "courtoise", expliquent cette prudence. "L'élection de Joe Biden et Kamala Harris (…) est un missile sous la ligne de flottaison du navire qui transporte les populistes du monde. Et d'abord le plus proche de Trump : Andrés Manuel López Obrador. C'est pourquoi il ne reconnaît pas Biden", dit l'ancien diplomate et opposant Ricardo Pascoe. 

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AMLO a été l'artisan, sous la pression de Trump, du programme migratoire très contesté "Quedate en Mexico" ("Reste au Mexique"). Il a aussi signé avec le président américain le (nouveau) traité de libre-échange entre le Mexique, les États-Unis et le Canada (AEUMC).

Opportunistes plus ou moins inattendus

"Le futur gouvernement américain a maintenant une occasion de se rattraper après les erreurs passées", a déclaré le président de la République islamique d'Iran Hassan Rohani. À commencer par la dénonciation, en 2018, de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015. Une prise de parole qui contraste avec les leçons de démocratie données par le guide de la révolution au lendemain du scrutin – "Quel spectacle !" déplorait l'ayatollah Ali Khamenei.

L’homme fort du Venezuela, Nicolás Maduro, dont Washington exige le départ depuis janvier 2019, date à laquelle l'administration américaine a reconnu l’opposant Juan Guaidó comme président du pays par intérim, a de son côté félicité Biden et Harris, rappelant opportunément que "le Venezuela (...) sera toujours prêt au dialogue et à la bonne entente avec le peuple et le gouvernement des États-Unis".

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Juan Guaidó, de son côté, a fait savoir à Joe Biden son intention de travailler "ensemble pour assurer le rétablissement de la démocratie, de la liberté et des droits humains pour le peuple du Venezuela".

Un portrait de Kamala Harris affiché au bord d'une route de Thulasendrapuram, dans l'État de Tamil Nadu, en Inde, dont sa famille est originaire.
Un portrait de Kamala Harris affiché au bord d'une route de Thulasendrapuram, dans l'État de Tamil Nadu, en Inde, dont sa famille est originaire.
© AFP - Arun Sankar

Dans son message de félicitations, enfin, le Premier ministre indien Narendra Modi a dit son "immense fierté" de voir Kamala Harris, dont la mère est indienne, l'emporter au côté de Joe Biden. 

Populiste défiant

Le Premier ministre slovène Janez Jansa, presque seul au monde, persiste et signe. Celui qui avait félicité Trump dès mercredi pour sa réélection a estimé que l'issue du scrutin n'était pas encore jouée. "Des recours en justice ont été interjetés dans tous les États américains où les résultats sont serrés. Les tribunaux n'ont même pas encore commencé à se prononcer. Malgré cela, les médias de masse (et aucune institution officielle) annoncent le résultat. Les félicitations tombent de partout, écrit-il sur Twitter. En voilà un État de droit !"