Carnets de la COP21

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Carnets de la COP21

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Carte. Pendant deux semaines, nos reporters à la conférence des Nations unies sur les changements climatiques, au Bourget et alentours, racontent leur vision - critique, empathique, parfois ironique, de la COP21. Cartes et analyses complètent et mettent en perspective leur récit au jour le jour.

Par Clémence Allezard, Anne-Laure Chouin, Tiphaine de Roquigny, Véronique Rebeyrotte et Marie Viennot

L'écho du Bourget, journal sonore de la COP, diffusé chaque jour dans l'émission CulturesMonde, du 30 novembre au 4 décembre *

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*> Trois cartes pour comprendre les différentes responsabilités des Etats dans les changements climatiques : * L’accord universel de Paris sera applicable à tous les pays, développés ou pas, historiquement responsables du réchauffement ou 1e victimes. Le partage des efforts entre les uns et les autres sera au cœur des discussions à Paris : c’est la question de la "responsabilité différenciée", dont la réalité est saillante dans ces deux cartes, qui représentent les émissions globales par pays et les émissions rapportées à la population.

*Survolez les pays pour obtenir des précisions sur les émissions de chaque pays, déplacez-vous dans la carte, zoomez et dézoomez avec le bouton +/- * :

Les "bons et les mauvais élèves" de Kyoto

Signé en 1997, entré en vigueur en 2005 avec la ratification de la Russie, le protocole de Kyoto marque une rupture historique dans le processus de négociation. C'est le seul traité international qui engage juridiquement les Etats, en l'occurrence les 37 plus industrialisés, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, à hauteur d’au moins 5%. Bilan mitigé en 2015.

Sources : Global Carbon Project, World Ressource Institut, CAIT - Climate data explorer.

La COP en cinq chiffres :

  • 15 jours de négociations (au moins)
  • 147 chefs d'Etat présents
  • 195 pays, invités à publier leurs objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre en amont de la conférence
  • 172 pays ont rendu leur copie dont les 2 plus gros pollueurs de la planète : Chine et Etats-Unis, qui représentent 91% des gaz à effet de serre.
  • 3 degrés de plus d'ici la fin du siècle : c'est tout ce que l'addition des engagements des Etats permettrait d'atteindre, alors que seule une augmentation de 2 degrés permettrait à la planète de ne pas subir des conséquences insurmontables.

_Les enjeux de la COP21 _

Un accord contraignant

Pour ne pas dépasser les 2° de réchauffement climatique, il faudrait que l’accord de Paris soit juridiquement contraignant.

L’hypothèse la plus probable est qu’il le soit en partie seulement.

Les Etats-Unis l’ont redit par la voix de leur secrétaire d’état, John Kerry : Washington ne souhaite pas un traité ou un protocole à l’image de Kyoto qui fixerait aux signataires des objectifs obligatoires en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, avec notamment une autorité de contrôle pour veiller au respect des engagements pris. Un tel dispositif n’a aucune chance d’être ratifié par le congrès américain majoritairement républicain.

Pour autant, les Etats-Unis et d’autres pays sur cette ligne, n’excluent pas que certains éléments de l’accord de Paris soient contraignants. Paris pourrait acter un mécanisme de révision à la hausse des contributions nationales, a priori tous les cinq ans à partir de 2020. Cette question de l’actualisation de l’accord et le principe d’une révision des contributions toujours à la hausse est un des grands défis de cette COP21.

Le défi des finances

La grande majorité des pays en développement ont conditionné leurs engagements à la réception des financements promis à Copenhague en 2009. Les pays les plus riches s’étaient alors engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an (environ 77 milliards d’euros) à partir de 2020 pour permettre aux pays les plus pauvres de lutter contre le réchauffement climatique. Le fond vert pour le climat en serait le principal pourvoyeur. Financements publics, financements privés, tout est possible pour tenter de rassembler cette somme . Les pays les plus menacés par le réchauffement et tous ceux qui en subissent déjà les conséquences comme les pays africains ou les îles du Pacifique attendent de l’accord de Paris des garanties d’obtenir les financement suffisants à la fois pour s’adapter au réchauffement et réparer les dommages qu’il va causer.

L’union européenne et certains des pays les plus vulnérables espèrent au moins un mécanisme fiable de transparence et qui impose de rendre des comptes. La majorité des pays estime qu’il n’est pas réaliste d’attendre du futur accord sur le climat qu’il impose des sanctions à ceux qui ne respecteraient pas leurs engagements.

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