Céline est-il le versant le plus obscur de l’Histoire ?

Publicité

Céline est-il le versant le plus obscur de l’Histoire ?

Par
Louis-Ferdinand Céline
Louis-Ferdinand Céline
- Wikimedia Commons

Le cas Céline est devenu un cas d'école : on le cite à chaque fois que l'on veut montrer à quelles monstrueuses aberrations peut conduire l'engagement d'un écrivain. Comment tirer au clair une telle contradiction, qui fait du plus compatissant des romanciers le plus coupable des idéologues ?

Céline, comme Aragon, n’a cessé de penser son œuvre romanesque en référence à l’œuvre de Proust et d’une manière ambivalente, le critiquant et lui rendant hommage. Comme si finalement Proust et lui avaient été les deux grands écrivains que l’histoire de la littérature française aurait à retenir.

Sur la question du pouvoir et du devoir de la littérature, Céline s’est situé comme un ardent porte-parole d’une vision militante du roman, compromise dans son cas avec le fascisme. Céline prend position contre Proust, qu’il considère comme un écrivain désengagé, et entend produire par son œuvre une rupture (…) je crois que Proust est d’ailleurs le seul romancier que Céline cite dans "Voyage au bout de la nuit", et il le cite de manière assez dépréciative, comme un écrivain du passé auquel il s’agit désormais d’opposer une littérature vivante...

Publicité

Est-ce qu’il s’agit de prouver à l’envers que Dieu existe ou bien de prouver à l’inverse qu’il n’existe pas ? Le roman pour Céline parle dans le retrait du divin, dans le vertige qu’ouvre pour le monde contemporain, cette dissolution de tous les repères qui autrefois donnaient sens au monde et à la vie.

Je vous prouverai quand vous voudrez l’existence de Dieu à l’envers. "Féerie pour une autre fois", Céline

Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.

Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.

Une conférence enregistrée en décembre 2014.

Philippe Forest, professeur de littérature à l'Université de Nantes, écrivain et co-rédacteur en chef de la NRF des éditions Gallimard.