Cerisy - Régions et territoires : à propos de la réforme territoriale (du 11 au 15 juin 2015)
Par Maison de la Recherche en Sciences HumainesDepuis plusieurs années, quinze géographes des universités de Caen, de Rouen et du Havre se réunissent. En effet, ils considèrent que la division entre une Haute et une Basse Normandie est une aberration de l’Histoire et ont été stimulés par l’actualité.
_Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque intitulé * Régions et territoires : à propos de la réforme territoriale_qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 11 au 15 juin 2015, sous la direction d'Armand FRÉMONT et Yves GUERMOND* .
Guy Di Méo est un géographe français né en 1945, spécialiste de la géographie sociale et culturelle. Il est professeur à l'Université Michel de Montaigne (Bordeaux III), directeur jusqu'au 31 décembre 2010 de l'UMR ADES « Aménagement, Développement, Environnement, Santé et Sociétés ».
Le Rapport identité/espace, par Guy Di Méo
50 min
Résumé de la communication
Le sentiment identitaire, l’identification d’un individu à une groupe ou à un territoire d’appartenance sont-ils indispensables au développement de sa vie psychologique et sociale? Sont-ils, plus largement, des "fondamentaux" de toute vie sociale? Ou bien, au contraire, ses perturbateurs, les adversaires du "vivre ensemble"?
L’exposé défend la thèse de la contradiction identitaire: à savoir qu’elle constitue une réalité psychosociale, voire territoriale incontournable, mais qu’il ne s’agit, pour autant, que d’un rapport contingent, éminemment évolutif, transformable, hybride et composite; en aucun cas d’une essence.
Dans un premier temps, la conférence aborde cinq traits classiques et néanmoins majeurs de l’identité: son caractère personnel, la manière dont elle se projette de l’individu sur les groupes et les espaces (lieux et territoires), les avantages que lui confère sa "territorialisation", le rôle créateur de culture, de mémoire et de territorialité que joue l’articulation identité/espace... À propos de la territorialité, il est montré de quelle façon sa genèse engendre un sentiment susceptible de constituer la dimension spatiale d’une identité globale des individus, à la fois singulière et partagée.
Sortant délibérément de la géographie, deux incursions en biologie et en anthropologie permettent à l’orateur, avec les exemples du système immunitaire humain et des espaces familiaux (en particulier la "maison"), de discréditer toute conception figée ou définitive du phénomène identitaire. La conférence s’achève sur l’énoncé de quelques préconisations adressées aux sciences humaines et sociales pour aborder la question de l’identité.
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