Christiane Taubira : "La nation française n’est pas une nation recroquevillée"
Par Hélène Combis
Archives. "Parfois, résister c'est partir." En désaccord avec le gouvernement sur la déchéance de nationalité, Christiane Taubira a démissionné du ministère de la Justice. Retour en archives sur son éternel cheval de bataille : la conciliation entre sécurité et liberté.
En 2001, alors que son indice de notoriété n'est pas au plus haut, Christiane Taubira est candidate à l’élection présidentielle, portant les couleurs du Parti radical.
« D’apparence, je suis suspecte pour des tas de personnes. Et certainement, il y en a qui trouvent que j’ai une arrogance insupportable de me retrouver là aujourd’hui dans cette compétition qui est extrêmement solennelle sans doute. » Christiane Taubira
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Le 18 décembre de cette même année, elle était reçue dans l'émission de Jean Lebrun, Pot au feu, sur France Culture. Elle y retraçait son itinéraire, son amour de la transgression ("une attitude fortement citoyenne car on n'est pas là pour accepter d'être enrégimentés et accepter d'éventuels abus de pouvoir"), et déroulait une réflexion autour de l’indépendance, de la Guyane, de la sécurité, de la réforme de l’État, mais aussi de la multiculturalité et de l’esclavage.
Christiane Taubira, invitée de Pot au feu le 18/12/2001
1h 08
"Jean-Marie Tjibaou dit que l'indépendance, c'est le droit de choisir ses interdépendances. Je trouve ça très beau, ça veut dire qu'on choisit d'être soi parce qu'on n'a aucune raison de se renier. On vit quelques dizaines d'années sur Terre. (...) On doit rester ce qu'on est." Christiane Taubira
La liberté à l'épreuve de la sécurité, un thème qui était donc depuis toujours particulièrement cher à la désormais ancienne ministre de la Justice et garde des Sceaux, remplacée par Jean-Jacques Urvoas. Elle en débattait récemment sur France Culture, le 21 juillet 2015, aux rencontres de Pétrarque, avec Flore Vasseur, romancière et journaliste, et Gilbert Thiel, ancien magistrat au pôle antiterroriste du parquet de Paris. Avant les attentats de Paris, mais après ceux de Charlie Hebdo, cette rencontre radiophonique était placée sous le sceau de la menace terroriste. C'était aux micros d’Hervé Gardette et de Jean Birnbaum. Question posée :"Pourrait-on vivre en sécurité dans une société où les libertés individuelles et collectives seraient bafouées par un État strictement préoccupé par la question de la sécurité ? " A l'époque de cette émission, la loi renseignement avait été votée par les parlementaires, mais pas encore été validée par le Conseil constitutionnel.
« La nation française est une nation civique, la nation française n’est pas une nation recroquevillée, quoiqu’essayent d’en faire certains. » Christiane Taubira
Comment concilier sécurité et libertés? Rencontres de Pétrarque 21/07/2015
59 min
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