Christopher Lee : "C'est ce que vous ne voyez pas qui est le plus effrayant"

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Christopher Lee : "C'est ce que vous ne voyez pas qui est le plus effrayant"

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Christopher Lee en juin 2013
Christopher Lee en juin 2013
© Getty - Vittorio Zunino Celotto

Né le 27 mai 1922 à Londres, le comédien britannique Sir Christopher Frank Carandini Lee, dit Christopher Lee, est décédé le 7 juin 2015, à Londres.

En juillet 1998, il avait reçu François Angelier chez lui, à Londres, pour un entretien exceptionnel, dans un français d'ambassadeur. Il y revenait sur sa conception dramatique de la peur et de l'épouvante. Et celui qui fut censeur à Eton se racontait, parlant de ceux qu'il a croisés (Orson Welles), aimés (Peter Cushing), admirés (Billy Wilder). Il évoquait sa vie et ce qu'il aurait souhaité vivre. Ecoutez !

Les Nuits de France Culture
50 min

The Lord is gone

Sir Christopher Lee
Sir Christopher Lee
© Reuters - Fabrizio Bensch

Dooku ou Dracula Christopher Lee n’est pas né au cinéma, comme peuvent le penser les jeunes générations, dans la peau du Comte Dooku de la saga « Star Wars » ou du maléfique Saroumane du « Seigneur des anneaux ».

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C’est en 1957 que ce grand homme (1,96 m tout de même !), à la voix caverneuse, tout à la fois prédateur et caressant, sort de la nuit comme une lame du fourreau. Celui qui reste comme une icône majeure du cinéma vampirique ne naît vraiment au cinéma que cette année-là, à la faveur du premier Dracula, produit par Hammer, mythique société de production britannique de films fantastiques, d'horreur et d'aventures.

Le Comte de la série B
Né en 1922, d'une Italienne, bohême et théâtrale, et d'un athlétique officier anglais, Christopher Carandini Lee débute sa carrière d'acteur en 1947. Pendant dix années, une série de petits rôles décrochés dans de grands films (Moulin Rouge de John Huston, Capitaine Hornblower de Raoul Walsh, Amère victoire de Nicholas Ray) lui offriront l'occasion d'apprendre le métier d'acteur.

Enfin, vint Dracula ! Et avec lui d'autres masques, ceux de la créature de Frankenstein, de la momie de Jekyll et Hyde… masques que Christopher Lee enfile et réenfile à une cadence effrénée, devenant presque à son corps défendant le monstre à tout faire de la série B européenne.

De la série B à la légende

Christopher Lee en 7 visagespar lemondefr

On aurait tort pourtant de le limiter à un festival permanent de coups de dents et de mouvements de cape. D'autres films témoignent de ce qu'aurait pu être Christopher Lee si, d'aventure, les producteurs l'avaient vu d'un autre œil.

The Wicker man , tourné en 1972, nous montre Christopher Lee en lord païen d'une île où il a rétabli les sacrifices humains. Rôle envoûtant où, loin des caveaux de carton pâte, apparaît un autre acteur, singulier et complexe.

Dans cette carrière au long cours, où le meilleur côtoie même un virage vers le Heavy Metal… Christopher Lee a su marquer, par son sérieux, sa noblesse du jeu et sa diction théâtrale, les personnages qu’il a endossés indépendamment de la qualité artistique des films eux-mêmes. Et ce, jusqu'aux plus jeunes générations !

François Angelier lui rendra hommage dans sa chronique " Ce qui nous arrive demain" et reviendra plus en longueur avec ses camarades de " Mauvais genres" samedi 13 juin à 22h.