Colloque international : La reconnaissance après la reconnaissance. Origine et développement d’une problématique moderne

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Colloque international : La reconnaissance après la reconnaissance. Origine et développement d’une problématique moderne

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Colloque international : La reconnaissance aprés la reconnaissance
Colloque international : La reconnaissance aprés la reconnaissance
- UPN-DIRCOM

Les 20 et 21 avril 2022- Université Paris Nanterre -Bâtiment Max Weber (W)

Le colloque s’appuie sur une collaboration entre le laboratoire Sophiapol de l’Université Paris Nanterre et l’Università Roma Tre.
Il aura lieu en présence dans la grande salle du bâtiment Weber de l’Université Paris Nanterre et par vidéoconférence dans  la salle Verra de l’Université Roma Tre.
Un lien sera mis à disposition du public prochainement. Les langues du colloque sont le français, l’italien et l’anglais
Retrouvez le programme et le site de l'événement ICI.

Comité d’organisation Emma BARETTONI, Mariannina FAILLA, Roberto FINELLI, Haud GUÉGUEN, Christian LAZZERI, Emmanuel RENAULT, Valentina SANTORO

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Comité scientifique Philippe CHANIAL, Eva DEBRAY, Jean-Philippe DERANTY, Roberto FINELLI,  Francesco FISTETTI, Geneviève FRAISSE, Aurélie KNÜFER, Christian  LAZZERI, Stefano PETRUCCIANI, Emmanuel RENAULT, Federico TARRAGONI,  Francesco TOTO

Ce colloque vise à poursuivre le travail entamé par le volume,  remarquable par son intelligibilité et la richesse de son contenu, La reconnaissance avant la reconnaissance. Archéologie d’une problématique moderne  (dir. par F. Toto, T. Pénigaud de Mourgues, E. Renault, Lyon, ENS  Éditions, 2017, publié également sur OpenEdition Books le 13 décembre  2017, DOI : 10.4000/books.enseditions.8072).

Notre objectif est de donner suite à cette démarche théorique, en poursuivant la « généalogie  différentielle » (ibid. p. 75) du concept de reconnaissance, à partir du moment historique où cet ouvrage s’était arrêté, la fin du  XVIIIe siècle. Ainsi, le colloque constituera un premier chantier d’analyse et de partage de recherches pour élargir ce travail  d’approfondissement sur la « préhistoire philosophique des théories de  la reconnaissance » (ibid. p. 28) ; une préhistoire qui devient une histoire à part entière, car centrale pour nous sera la  reconstitution du concept de reconnaissance après la  reconnaissance, c’est-à-dire à partir de son origine moderne, située  dans la philosophie allemande du début du XIXe siècle (Fichte et Hegel).
Nous tiendrons compte du sens spécifique recouvert par la reconnaissance dans ce contexte – illustré par le terme allemand  Anerkennung qui définit une conception de la reconnaissance à la fois relationnelle et évaluative, en tant que processus fondamental de constitution des relations intersubjectives qui implique la reconnaissance de la valeur des actes et de la personne par autrui (cf. ibid. p.  5) – précisément pour en mesurer la portée et faire ressortir d’autres  histoires possibles de ce concept.
En effet, il s’agira d’une part, de faire émerger les résonances de la signification moderne de la reconnaissance en examinant les réflexions des auteurs qui tout en s’inscrivant dans le sillage de la tradition hégélienne ne sont généralement pas associés à ce thème ; d’autre part, de porter un éclairage sur d’autres traditions possibles issues de la modernité,  notamment en considérant les pensées d’auteurs associées à d’autres disciplines telles que les sciences sociales. Cela afin de dessiner une  nouvelle problématisation autour de la reconnaissance qui permettra d’ailleurs de nourrir le débat contemporain. En fait, quelles que soient les hypothèses et les développements des théories de la reconnaissance  élaborés dans les dernières années, ce qui semble les caractériser c’est  l’intégration de la dimension anthropologique de la reconnaissance à  une dimension sociologique, ce qui permettrait de parvenir à une  nouvelle définition de la justice sociale, ainsi qu’à la mise en avant  de la dimension éthique de la reconnaissance comme pilier pour la  constitution d’une « vie bonne » non seulement à élaborer, mais à  réaliser. Une partie des débats contemporains a également souligné la valeur explicative du concept de reconnaissance pour réfléchir à la  nature de la conflictualité sociale qui caractérise les sociétés  européennes depuis le XIXe siècle.
Ces investigations, tout en se concentrant sur des revendications proprement matérielles, montrent également qu’il existe des demandes de reconnaissance qui touchent à l’importance de la contribution sociale d’individus et de groupes à la reproduction du tout social qui ne s’adressent pas seulement aux  institutions, mais aussi en général aux groupes sociaux dominants. Il  s’agit des thèmes que la philosophie et les sciences sociales du XIXe  siècle avaient déjà commencé largement d’explorer pour rendre compte de  l’incessante conflictualité qui traverse les sociétés démocratiques  naissantes. Une telle enquête historique sur la reconnaissance est donc  indispensable pour comprendre et situer les théories contemporaines,  ainsi que pour interroger le potentiel critique et émancipateur du  concept de reconnaissance aujourd’hui.