
Fin 2010, Barack Obama lance cette initiative pour une nouvelle politique basée sur le numérique et la société civile. Martin Tisné est contacté et devient l'un des fondateurs de l'OGP. Il raconte comment tout a commencé.
Martin Tisné est aujourd'hui conseiller en investissements de Omidyar Network, fondation philanthropique créée par le fondateur de E Bay. Ce Français basé à Londres depuis des années se souvient.
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"Au départ, en septembre 2010, je travaillais pour un collaboratif des plus grands bailleurs de fonds privés, les fondations philanthropiques qui travaillent et qui ont travaillé depuis longtemps sur les questions de transparence, de participation publique et de redevabilité, et donc de lutte contre la corruption. Et nous avons été contactés par l'équipe du président Obama, un an et demi donc après le début de son premier mandat. Moi j'étais basé à Londres et c'était un collaboratif international qui regroupait à l'époque la fondation Ford, Hewlett, DFID, Hivos, qui est une fondation hollandaise et deux ONG : International Budget Partnership (IBP) et une qui à l'époque s'appelait Revenue watch institute."
Que vous dit la Maison blanche ?
Ils nous disent : "jetez un coup d'oeil sur le discours que le président Obama donnera à l'Assemblée générale des Nations unies, fin septembre 2O10, on essaye de travailler à un projet international sur la bonne gouvernance, la transparence, la redevabilité. Donc le jour de son discours un paragraphe disait : "j'appelle les gouvernements du monde qui s'intéressent aux questions de transparence, de redevabilité, de participation publique et aussi à l'essor des nouvelles technologies qui permettent au citoyen de s'engager de manière plus intense dans la gouvernance, j'appelle ces gouvernements à revenir aux Nations unies en septembre 2011 avec des réformes innovantes et des idées pour qu'on puisse ensemble créer une nouvelle coalition". Voilà au départ l'idée toute simple.

Nous, nous avons été contactés quelques jours après, pour aider en fait à co créer cette entreprise. Et l'idée était de créer un partenariat public privé un petit peu, avec un gouvernement et différents organismes, pour une raison très simple : nous, depuis longtemps nous aidions à subventionner la société civile dans 35-45 différents pays et nous connaissions bien les acteurs. Donc la première chose que j'ai faite, c'était ma vie pendant deux mois à l'automne 2010, a été de me mettre en contact avec des centaines d'ONG, d'organisations de société civile, dans des dizaines et des dizaines de pays à travers le monde pour vraiment comprendre qui étaient les acteurs les plus innovants et qui faisaient des choses les plus intéressantes; qui étaient aussi les acteurs au sein des gouvernements qui faisaient des réformes intéressantes, et comment nous pourrions créer une corrélation internationale sur ces thèmes là.
Cela a tout de suite répondu présent ?
Oui, grâce au pouvoir assez phénoménal du président des États-Unis ! C'est ce que les Américains appellent le "bully pulpit", le pouvoir de la présidence. Cela a répondu présent en grande partie à cause de cela. Et je pense aussi parce que notre question pour les gouvernements était une question intéressante à l'époque, et toujours aujourd’hui. Au sein des gouvernements, il y a toujours des réformateurs, et la question était : comment identifier ces réformateurs et comment travailler avec eux et faire en sorte que leur travail au jour le jour soit plus simple. Donc, comment récompenser ces réformateurs ? C'est cela que nous cherchions.
Mais, on ne vous a pas perçu comme en mission commandée de l'administration américaine ?
C'est difficile à dire. Moi, je ne pense pas à l'époque. Toujours est-il, par les faits, nous avons rassemblé un groupe de société civile et de gouvernements à un premier meeting à Washington en janvier 2011. Et je pense que ce qu'il s'est passé là c'était la magie du Partenariat pour un gouvernement ouvert. On avait l'Indonésie, l'Afrique du sud, le Brésil, le Mexique, 8 ou 9 pays et idem pour la société civile, et tout de suite il y a eu des échanges. On a par exemple parlé d'un projet mené à Banda Aceh après le tsunami. Et je pense que lors de ce premier meeting il y a eu une reconnaissance que les États-Unis et d'autres pays occidentaux n'avaient pas et n'ont pas le monopole de ces innovations. Il y a des innovations phénoménales au Brésil quand on parle de transparence budgétaire, qui n'existe pas du tout par exemple en Europe occidentale. Et je pense que c'est cela qui a vraiment créer l'OGP. Et on a décidé après que le Partenariat serait co présidé par les gouvernements et ensuite par la société civile. Il l'a été tout de suite par le Brésil et par les États-Unis.
L'idée au départ, c'est vrai, est venue de la Maison blanche. Mais très rapidement, parce que c'est une bonne idée, elle a été empruntée, adoptée, par d'autres pays et par d'autres organisations de société civile.
(et pour en savoir plus sur la non adhésion de la France à ce moment, écoutez ci-dessus)
Vidéo de la Maison blanche sur le lancement officiel à New York en septembre 2011 de l'OGP
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