
"L’Utopie, ou Traité de la meilleure forme de gouvernement", est l’un des textes les plus audacieux de la Renaissance. Thomas More se livre à une féroce dénonciation des mœurs : intolérance religieuse, injustices..., et à une description d’un monde idéalisé, où la propriété privée serait inconnue.
Il existe une foule de nobles qui passent leur vie à ne rien faire, frelons nourris du labeur d'autrui, et qui, de plus, pour accroitre leurs revenus, tondent jusqu'au vif les métayers de leurs terres. Ils ne concoivent pas d'autre façon de faire des économies, prodigues pour tout le reste jusqu'à se réduire à la mendicité. Ils trainent de plus avec eux des escortes de fainéànts qui n'ont jamais appris aucun métier capable de leur donner leur pain. Thomas More
L’Île de Nulle Part qu’est étymologiquement l’ U-topie est aussi une Eu-topie, c’est-à-dire une Île du Bonheur : le voyage fictif s’effectue du réel au virtuel et semble appeler le mouvement inverse. Mais les ambiguïtés du texte, et notamment la dernière phrase, révèlent les complexités de ce "monde virtuel", premier d’une longue série d’utopies aussi aliénantes qu’émancipatrices.
Pour le bien des Hommes, si quelqu'un a mal agi, écris son nom dans le marbre ; s'il a bien agi, écris son nom dans la poussière. Thomas More
Une conférence enregistrée en 2015.
Yves Hersant, historien des arts et de la littérature à la Renaissance, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.