La question de l'introduction du RIC, le référendum d'initiative citoyenne, est aujourd'hui largement débattue. Ce principe a été imaginé dès 1792 par un des acteurs majeurs de la Révolution française : Nicolas de Condorcet.
Grand mathématicien, Condorcet se passionne très vite pour la philosophie, la politique et l'économie.
Après que son père spirituel, l'économiste Turgot, l'introduit en politique, il est nommé auprès du roi Louis XVI. On est en 1774 et s'ouvre un chapitre clé de l'Histoire de France dont Nicolas de Condorcet sera acteur et témoin.
Il partage avec Turgot l'idée d'une égalité naturelle des hommes, dont découlera sa conception du droit de vote. Condorcet défend l'idée d'un suffrage universel et il est l'un des seuls à prendre position pour le droit de vote des femmes. Sa vision politique est indissociable de sa réflexion profonde sur l'instruction publique. Il considère que l'homme est doué de raison et que le politique doit lui permettre d'exercer ses droits naturels.
Élu député en 1791, il intègre le comité de députés chargé de rédiger une nouvelle Constitution. Il en sera le chef de file.
Avec l'espoir que la souveraineté populaire ne soit jamais altérée par ses représentants, le comité intègre un droit d'initiative populaire législatif et constitutionnel sous le titre de "censure du peuple sur les Actes de la Représentation Nationale, et du Droit de Pétition".
Pris dans la tourmente révolutionnaire, ce projet ne verra jamais le jour.
En France, le référendum d'initiative partagée est introduit dans la Constitution en 2008. Il est déclenché à l'initiative des parlementaires. Difficile à mettre en pratique, il n'a jamais été utilisé.