COP21 : un tournant historique, mais...

Publicité

COP21 : un tournant historique, mais...

Par
Clotûre de la COP21 au Bourget le 12 décembre 2015
Clotûre de la COP21 au Bourget le 12 décembre 2015
- Arnaud Bouissou / Ministère de l’Environnement, de l'Energie et de la Mer

Étape historique dans les négociations climatiques, un accord universel a été adopté à l'unanimité en fin de COP21, au Bourget. Un texte en très grande partie non contraignant. Et certains points restent vagues, alors que les Etats devront respecter leur parole.

Étape historique dans les négociations climatiques, un accord universel a été adopté à l'unanimité en fin de COP21, au Bourget. Un texte en très grande partie non contraignant. Les représentants de 195 pays se sont engagés à partir de 2020 à limiter le réchauffement de la planète à moins de 2°C, et à tenter de ne pas dépasser 1,5°C. Mais certains points restent vagues et les Etats devront respecter leur parole.

C'est après deux semaines et trois nuits blanches d'intenses négociations que le président de la 21e Conférence Climat de l'ONU, Laurent Fabius, a entériné la validation du texte d'un coup de maillet reprenant le logo vert de l'événement. Texte discuté mot à mot jusqu'au dernier moment dans la conjugaison d' un "shall" (devra) devenu "should" sous influence américaine : découvrez-en l'intégralité ci-dessous. Cet accord qui sera signé en avril prochain, entrera en vigueur en 2020 et durera tout le siècle marque un tournant estime notre spécialiste environnement Véronique Rebeyrotte . Après notamment l'échec de Copenhague. Mais il doit absolument selon elle trouver un débouché dans les politiques nationales :

Publicité

Écouter

1 min

L'Afrique du Sud cite Mandela, l'Inde, Gandhi et son représentant a cette phrase : « Nous devons travailler à un monde que nous ne verrons pas ». Ces deux instantanés témoignent de l'émotion qui a accompagné l'approbation d'un accord par 195 pays. Ce que François Hollande n'a pas manqué de souligner :

Écouter

41 sec

Les points clés

- Limite le réchauffement climatique « bien en deçà de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et appelle à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5° »

  • Mais avec seulement l'objectif d' « un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre dès que possible »
  • L'accord reconnaît la notion de justice climatique et tient compte des responsabilités différenciées des pays
  • Il y aura une révision des engagements de réduction des GES tous les cinq ans, après un premier inventaire global en 2023. C'est à cette date que tout pays pourra se retirer de l'entente. Chaque pays pouvant changer d'objectif pour les GES, mais forcément à la baisse.
  • « Un plancher de 100 milliards de dollars par an » venant des pays du Nord devrait aider les pays du Sud. Enveloppe a priori réévaluée à la hausse au plus tard en 2025.
  • Pas question en revanche d'une* « responsabilité ou compensation » * pour les préjudices subis dans les pays en voie de développement. Le Nicaragua a ainsi regretté un fonds d'indemnisation (voir notre diaporama)*. * Et le texte évite le terme de "neutralité carbone" auquel s'opposaient des grands producteurs mondiaux d'énergies fossiles comme l'Arabie saoudite ou l'Inde
Manifestation d'écologistes sur le Champ de Mars, à Paris, en marge de la COP21 au jour de sa clôture le 12 décembre 2015
Manifestation d'écologistes sur le Champ de Mars, à Paris, en marge de la COP21 au jour de sa clôture le 12 décembre 2015
© Radio France - Rémi Brancato

Le climatologue Jean Jouzel, interrogé par l'AFP, a confié : « ma déception, c'est le pré-2020. C'est essentiel d'agir aussi avant 2020 et il n'y a pas de réelle ambition sur ce point-là. L'accord n'impose pas de révision des engagements actuellement pris par les pays (qui placent le monde sur une trajectoire de trois degrés) avant 2025. Ce sera trop tard pour le 1,5°C et très difficile pour le 2°C. Le seul espoir, c'est qu'il y a une invitation à remonter l'ambition avant 2020, mais c'est une simple invitation...»

Et pendant ce temps, au Champ de Mars, associations, ONG et particuliers étaient réunis pour mettre une dernière fois la pression aux négociateurs, tout en dénonçant "un accord de façade". Reportage d'Héloïse de Neuville :

Écouter

1 min

Pour Jean-François Julliard, le directeur de Greenpeace France , il faut aller encore plus loin :

COP21 : pour Jean-François Julliard, le directeur de Greenpeace France, il faut aller encore plus loin

1 min

Et Alix Mazounie, du réseau Action climat, estime qu'« il y a clairement un écart entre l'objectif affiché et les efforts que les Etats sont prêts à engager aujourd'huib et le mode d'emploi qu'ils proposent de mettre en place après 2020 ». Elle répond à Anne-Laure Chouin :

Écouter

1 min

Ce qu'en ont dit dirigeants, ONG et associations du monde entier

Pour afficher ce contenu Scribd, vous devez accepter les cookies Mesure d'audience.

Ces cookies permettent d’obtenir des statistiques d’audience sur nos offres afin d’optimiser son ergonomie, sa navigation et ses contenus. 

ÉCOUTEZ "Dimanche, et après ?" sur l'après COP21

COP21, tombée de rideau, et après ?

44 min

Découvrez enfin VOS solutions pour le Climat partagées dans notre dernier "Pixel", reportage multimédia interactif :

[

Bandeau COP21
Bandeau COP21
© Radio France

](http://www.franceculture.fr/tags/cop21)