L'actualité sera au coeur des lectures et débats du Marathon des Mots à Toulouse. La 7ème édition, qui s'ouvre ce jeudi et court jusqu'au soir du dimanche 26 juin, met à l'honneur les écrivains, artistes et penseurs du monde arabe. Impossible de ne pas donner la parole à celles et ceux qui contribuent par leurs oeuvres à rendre compte de l'histoire qui s'écrit.
Le "Printemps arabe" a été traité à plusieurs reprises sur le site de France Culture. Mais, une problématique restait encore inexplorée depuis le soulèvement des pays du Moyen-Orient et d'Afrique du nord. Elle fera l'objet d'un débat le samedi 25 juin, à la librairie La Renaissance àToulouse. Dialogue intitulé "Printemps arabe, combat de femme".
Trois regards portés sur les soulèvements arabes, sur les espoirs et les craintes que ce souffle démocratique peut apporter aux femmes. Trois auteurs, donc, qui avant de gagner la France, pour s'entretenir ensemble de la condition féminine dans leur pays, livrent leur premières impressions.

Hyam Yared © Laurent Denimal
Hyam Yared, poète et nouvelliste libanaise, a publié trois recueils de poésie. Dans ses romans,* L’Armoire des ombres* et *Sous la tonnelle, * elle explore une thématique qui lui est chère, la condition de la femme et de son identité dans les sociétés orientales :
Hyam Yared livre son approche des soulèvements dans les pays arabes :
Puis, elle explique la situation au Liban, pays où la constitution et la présence de différentes communautés empêchent tout soulèvement :
Pour autant, elle a foi en ces mouvements de la société civile et clame le rôle primordial de la femme :

Joumana Haddad ©DR
Sa concitoyenne, Joumana Haddad , est quant à elle "indignée par l'inégalité dont souffre la condition de la femme dans le monde arabe ". Journaliste et poétesse, elle a publié cinq recueils qui l’ont rendue célèbre et vient d’obtenir un prix décerné dans le cadre de Metropolis bleu à Montréal. En 2010, est publié * J'ai tué Shéhérazade, Confessions d’une femme arabe en colère. * Sa poésie est le moyen par lequel, elle s'engage :
Elle porte un regard enthousiaste sur les révolutions arbes. Mais elle craint que les femmes, alors présentes dans ces mouvements, soient mises à l'écart lors de la formation des nouveaux régimes :

Hélé Béji ©Jellel Gasteli
En revanche, la Tunisienne, Hélé Béji est plus confiante sur le rôle que joueront les femmes dans son pays. Agrégée de lettres modernes, elle a mené des recherches portant sur l'anthropologie de la décolonisation desquelles naîtra un essai * Le Désenchantement national* . Auteur de plusieurs romans et essais, elle a également participé à de nombreux ouvrages collectifs sur le tiers-monde et sur les questions du monde arabe. Elle évoque le rôle des femmes tunisiennes, avant, durant et après la révolution :
Elle termine en expliquant l'origine du soulèvement du peuple tunisien :
Hélè Béji semble donc confiante puisqu'elle ne pense pas que la Tunisie entrerra dans une discorde violente après les élections. Toutefois, elle sait que son pays aura à faire face à une période d'instabilté institutionnelle, de mise en place de processus électoraux nouveaux, ce qu'elle appelle "l'invention démocratique ". Et de conclure, "nous allons aller vers une forme non pas d'instabilté, mais de mobilité jusqu'à trouver la terre ferme de la démocratie. "
> Le programme des émissions conscrés au Marathon des mots à Toulouse Vendredi 24 juin 2011
Médiathèque José Cabanis en direct et en public**12h-13h30 ** La Grande table par Caroline Broué et Hervé Gardette avec Khaled AL-KHAMISSI, Abdellah TAÏA et Kamal BEN HAMEDA
19h-20h Le RenDez-Vous de Laurent Goumarre
avec Catherine ALLEGRET, Boris TERRAL et Will SELF
**Samedi 25 juin de 17h à 22h **
en direct et en public de Saint-Pierre des Cuisines
Marathon radiophonique “Milan Kundera”
présenté par Matthieu Garrigou-Lagrange
17h00 Risibles amours - Le jeu de l’auto-stop. Lecture par Anna Mouglalis
18h00 La plaisanterie. Lecture par Raphaël Enthoven, suivie notamment d’un entretien sur l'Amour chez Milan Kundera avec Alain Finkielkraut
19h30 L'immortalité. Lecture par Hugues Quester, suivie d’une table ronde avec Guy Scarpetta,Geneviève Brisac et François Taillandier
21h00 L'Insoutenable légèreté de l'être. Lecture par Anouk Grinberg