CARTE. Depuis cette nuit, le magnat Donald Trump est officiellement devenu le 45e président des Etats-Unis. Après avoir mené une campagne d'une rare violence contre sa rivale Hillary Clinton, sa victoire en terme de grands électeurs est sans appel, alors qu'il a perdu en nombre de voix au niveau national.
Dans la nuit du 9 novembre 2016, les Etats-Unis ont choisi leur 45e président : le candidat républicain Donald Trump. Sous-évalué dans les sondages, la victoire du milliardaire américain est expliqué par sa conquête de la quasi totalité des voix des "swing states" dans le pays. Cette année, la Floride repasse dans le camp républicain après avoir voté démocrate aux deux précédentes élections. La région de la "rust belt", notamment dans quatre Etats du Nord - le Wisconsin, l'Ohio, le Michigan et la Pennsylvanie, historiquement démocrate, passe également du côté républicain.
Trump : un succès grâce aux grands électeurs, pas en nombre de voix
1 min
La victoire de Donald Trump tient également au rejet généralisé du camp démocrate et plus particulièrement de la personnalité d'Hillary Clinton mêlée à de nombreuses affaires.
A écouter : Hillary Clinton échappe aux poursuites judiciaires dans l'affaire de ses emails
La vague rouge
Sous-estimé par tous les instituts de sondage depuis l'officialisation des candidats démocrates et républicains, à la sortie des primaires, l'ex-candidat Donald Trump remporte de loin l'élection présidentielle américaine. Selon le New York Times à 18h ce jeudi, il obtenait 279 grands électeurs contre 228 pour Hillary Clinton. En terme de voix totales, la candidate totalise 47,7% des voix contre 47,5% pour le nouveau président.
A écouter : Le républicain Donald Trump a gagné l'élection présidentielle
La question raciale omniprésente dans l'histoire politique du pays est encore plus d'actualité lors de cette élection. Une question exacerbée tout au long de la campagne par le candidat Trump. Traditionnellement utilisée par le camp républicain, cette stratégie couplée avec les relents anti-immigration reste un outil puissant de mobilisation au sein de la base conservatrice du pays et de l'électorat ouvrier blanc des régions en crise. Depuis les années 1980, les ouvriers ont voté à plus de 60% en faveur des candidats républicains. Auprès de la population blanche, ce chiffre est sensiblement identique.
Pour cette élection le vote blanc est particulièrement marqué, comme le montre une fine analyse sortie des urnes réalisé par CNN. On observe que le marqueur ethnique est fortement présent à cette élection. Parmi les hommes blancs, 63% ont déclaré avoir voté en faveur du candidat républicain. Parmi les femmes blanches ce taux atteint 53%.
Le Sénat reste aux mains des républicains
Les électeurs ont également dû voter pour le renouvellement partiel du Congrès : le Sénat et la Chambre des représentants. Majoritairement républicains, les électeurs ont confirmé la tendance actuelle des deux Chambres du pays. Le Sénat, la Chambre haute, a comme principale mission de voter les lois fédérales, qui doivent être soumises à l'approbation et acceptation des deux Chambres pour entrer en vigueur. Pour renouveler les parlementaires, tous les deux ans, les mandats d'un tiers des sénateurs sont renouvelés.
Et le Sénat reste cette fois encore majoritairement républicain. C'est la troisième fois de suite que les républicains gardent la majorité au Congrès, acquise depuis les deux dernières élections de mi-mandat de Barack Obama.
A écouter : États-Unis. Les relations du président avec le Congrès
La Chambre des représentants
La Chambre basse du Congrès, contrairement au Sénat qui comptabilise deux sénateurs par Etats, totalise un nombre de représentants proportionnel à la population de chaque Etat. Tous les deux ans l'ensemble de la Chambre est renouvelé.
Depuis 2010, la Chambre est acquise aux républicains, mais leur majorité ne fait que diminuer d'année en année.
A écouter : États-Unis. Présidentielle et législatives : la nouvelle donne après la victoire de Donald Trump