Des preuves archéologiques valident le récit de Lawrence d'Arabie

C’est une découverte qui corrobore le récit que l’écrivain et officier britannique Thomas Edward Lawrence avait fait de la Grande Révolte arabe de 1916-1918 dans ses mémoires de guerre, Les Sept Piliers de la sagesse. Des experts de l’université de Bristol enquêtant sur les vestiges archéologiques de la première guerre mondiale, dans le Désert d'Arabie, ont retrouvé une balle provenant d’un pistolet Colt. Elle a été découverte à Halat Ammar, à la frontière de l’Arabie Saoudite et de la Jordanie, là où est censée avoir eu lieu l’attaque d’un train.

La scène de l’attaque, dans le film "Lawrence d’Arabie", réalisé par David Lean en 1962, avec Peter O'Toole dans le rôle de Lawrence.

“La balle que nous avons trouvée provient d’un pistolet automatique Colt, le type d’arme connu pour avoir été porté par Lawrence, et certainement pas utilisé par aucun des autres participants à l’embuscade", a expliqué le professeur Nicholas Saunders dans le communiqué délivré par l'université de Bristol. Cette découverte conforte le récit que Thomas Edward Lawrence avait fait de ses aventures au Moyen-Orient et sa présence lors des raids menés contre des trains de l'Empire ottoman. Son compte-rendu des événements avait été remis en cause à de nombreuses reprises, certains des biographes de Lawrence d’Arabie affirmant que l'écrivain avait tendance à enjoliver son propos.

Lawrence a la réputation d’un raconteur de contes, mais cette balle - en plus d’autres preuves archéologiques que nous avons déterrées au cours de dix années de travail - indique à quel point son récit de la révolte Arabe, dans Les Sept Piliers de la sagesse, est fiable. L’archéologue Neil Faulkner.

Personnage extraordinaire, Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie,  est devenu l’archétype romantique de l’aventurier. Déjà considéré comme une légende de son vivant, ses récits lui confèrent une stature quasi-mythique et il inspire nombre d'écrivains. Dans l'émission Agora, en 1996, le professeur Henri Godard expliquait la fascination qu'avait André Malraux pour l'officier britannique :

André Malraux trouve, sur le cas de Lawrence, la possibilité de distinguer les différents aspects de la condition humaine. Ça commence avec le sentiment d'absurde que peut donner le changement de civilisation [...] et il y a tout le reste : la réaction de Lawrence à ses problèmes personnels - ce qui est une névrose il le tourne en conquête, en cause -, il y a le sens de l'histoire, il y a la recherche de fraternité dans un combat collectif, et enfin ce combat contre la condition sociale, contre l'idée que les autres peuvent se faire de vous.

Enfant surdoué, Thomas Edward Laurence deviendra tour à tour espion, soldat, rebelle et écrivain, avant de devenir cette légende vivante dotée d’une intelligence et d’un courage hors du commun, connue sous le nom de Lawrence d'Arabie. Nous vous proposons de redécouvrir ce personnage exceptionnel à travers son portrait dressé dans l'émission Une Vie une oeuvre qui lui avait été consacré en 2003, produite par François Caunac et réalisée par Olivier Guérin :