Documents publiés en masse : une affaire qui pose question

Publicité

Documents publiés en masse : une affaire qui pose question

Par
Affiches électorales d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Affiches électorales d'Emmanuel Macron et Marine Le Pen
© AFP - Eric Cabanis

Des documents ont été publiés en masse sur internet juste avant minuit, vendredi. Alors que les médias audiovisuels sont en période de réserve et ne peuvent donner de détails sur cette information, cette affaire pose de nombreuses questions.

Juste avant de se refermer hier soir, la campagne officielle a subi un dernier soubresaut. Des documents ont été publiés en masse sur internet juste avant minuit, suscitant la réaction du président François Hollande. "S'il y a eu effectivement un certain nombre de parasitages, il y aura des procédures qui vont entrer en vigueur", a-t-il déclaré samedi après-midi, lors d'une visite à l'Institut du Monde Arabe, à Paris, sans plus de précisions.

Cette affaire pose un certain nombre de questions. Malheureusement, nous ne pourrons pas être beaucoup plus précis sur les faits. Il est évidemment très compliqué de faire comme si cette affaire n’existait pas, mais la presse audiovisuelle ne peut pas parler de cet événement. Il nous est impossible de donner le moindre détail sur cette information, sous peine de contrevenir aux règles que font respecter le CSA et la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale.

Publicité

Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.

Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.

"Période de réserve"

Depuis hier soir minuit, nous sommes en période de réserve. C’est-à-dire que sur les antennes (radios et télés), il est interdit jusqu’à demain soir 20h de donner la moindre information de nature à influer sur l’issue du scrutin. Ce qui s’applique aussi bien, d’ailleurs, aux candidats eux mêmes et à leurs soutiens : tous soumis (comme à chaque élection) à une diète médiatique de 44 heures.

Cela signifie pas de temps de parole ni de temps d'antenne, pas de publication de sondages... Aux termes de l'article L.49 du code électoral, que rappelle le CSA :

A partir de la veille du scrutin à zéro heure, il est interdit de diffuser ou de faire diffuser, par tout moyen de communication au public par voie électronique, tout message ayant le caractère de propagande électorale.

Une cellule de veille est mise en place par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, pour contrôler le respect de ces règles.

Les détails à partir de 20h dimanche

Nous ne parlerons donc pas du fond de cette affaire d’ici à demain soir, mais les choses reprendront leur cours demain soir dimanche à 20h, au moment de la fermeture des derniers bureaux de vote en métropole. Et nous aurons l'occasion d'analyser, en détail, ce qui s'est passé hier soir... (Rendez-vous sur notre antenne à partir de 19h50)

Comment a été organisée cette opération sur internet ? D'où vient-elle ? Quels relais sont impliqués ? Quels sont les objectifs poursuivis ?

Et puis il faudra bien sûr poser la question du "moment choisi". Pourquoi une telle opération, justement lancée à la toute fin de la campagne officielle, aux premières heures de cette période de réserve qui s'impose à nous ? Une période destinée, rappelons-le, à assurer la bonne marche des opérations de vote...

Au fond, c'est un peu comme si le timing avait été choisi, précisément, pour mettre en difficulté, non seulement un camp politique, mais aussi les médias, sur lesquels il est devenu si commode de taper ces temps-ci.