DVD, spectacle, roman... 5 idées pour votre week end

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DVD, spectacle, roman... 5 idées pour votre week end

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- AND

Chaque vendredi, Arnaud Laporte et les critiques de La Dispute vous proposent une sélection de rendez-vous culturels pour votre week-end.

Toute cette semaine, les critiques de La Dispute ont une fois encore débattu pour vous du meilleur de l'actualité culturelle. Résultat de ces échanges en 5 récréations, un spectacle, un disque, une exposition, un livre, une série. Bonnes découvertes !

Un spectacle : "Crash Park, la vie d'une île", écrit et mis en scène par Philippe Quesne

Crash Park
Crash Park
- Martin Argyroglo

Il est plasticien, scénographe, metteur en scène et auteur de spectacles. Il est aussi le directeur des Amandiers - Théâtre de Nanterre. Philippe Quesne propose avec son nouveau spectacle de poursuivre une recherche qui mêle, comme rarement, érudition et loufoquerie, émerveillement et grotesque. Ca commence comme dans Lost, avec les rescapés d’un crash d’avion qui trouvent refuge sur une île, mais la suite sera bien plus folle encore. Rites initiatiques, grands textes sur l’insularité, bestiaire fantastique, musiques, les nouveaux arrivants -que l’on a connu dans les précédents spectacles de Quesne- explorent tous les possibles, ne se contentant pas d’être des Robinsons placides ni passifs. Dès lors, tout peut arriver...Encore une précision, le crash d’avion est aussi un clin d’œil au livre de Bruno Latour, Où atterrir ?

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L'avis des critiques :

J'ai été très séduit par le côté  joyeux d'un spectacle avec des images assez fascinantes. Le mélange de kitsch et de tableaux de maîtres, le nombre de clichés et de références, fait que je ne me suis pas ennuyé. C'est une fable, mais ce qui peut-être gênant, c'est qu'on peut le prendre comme un pur divertissement. C'est une utopie sans aucune règle sociétale. Philippe Chevilley

J'ai beaucoup aimé la mise en place de ce spectacle que je trouve très belle. Il y a dans la salle une maquette d'avion qui se promène. C'est très simple, mais très beau. On est dans une sorte de grande fresque hollywoodienne. L'idée du présent  me paraît fondamentale, mais quelque chose se dégonfle petit à petit, voir se banalise. Ce qui est intéressant, c'est que la musique devient la métaphore des éléments extérieurs. Anna Sigalevitch

On passe d'un endroit fermé extrêmement drôle et prenant qui est cet avion, à un autre endroit fermé, cette fois-ci en plein air avec cette île. Elle rappelle l'île de King Kong avec quelque chose d'un cinéma hollywoodien fantasmé. Est-ce que cela veut peindre la vacuité de nos sociétés ? Je ne sais pas trop. C'est peut être une métaphore de la société des loisirs dans laquelle nous vivons. Marie-José Sirach

Il me semble que la lecture la plus simple de cette fable théâtrale, c'est la propension de l'homme à toujours aller vers une société de divertissement, alors qu'ils auraient l'occasion de se recentrer et de faire attention à cet écosystème. L'humain va à nouveau massacrer l'animal comme dans une sorte de régression. C'est loin d'être mon spectacle préféré de Philippe Quesne puisqu'on ne retrouve pas cette dimension ludique, tout me paraît un peu trop appuyé. Arnaud Laporte

  • "Crash Park, la vie d'une île", écrit et mis en scène par Philippe Quesne du 20 novembre au 9 décembre au Théâtre des Amandiers à Nanterre

Un disque : "En amont", Alain Bashung. Un album beau, contemporain et émouvant

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Pour tout autre que Bashung, la circonspection serait de mise avec cet album posthume créé à partir de maquettes. Mais d’une part, c’est Edith Fambuena qui a réalisé cet album, elle qui fut la collaboratrice précieuse de Fantaisies militaires, et d’autre part, je dois bien admettre ma totale mauvaise foi dès lors qu’il s’agit de Bashung. Elle est ici grandement récompensée.

L'avis des critiques :

Malgré la méfiance que j’ai envers les albums posthumes, j’aime beaucoup ce disque que je trouve plus réussi que « Bleu pétrole ». Il retourne vers une énergie. J’aime beaucoup le fait que ce soit deux femmes qui aient confectionné cet album, sa veuve Chloé Mons et Edith Fambuena. C’est confectionné avec beaucoup d’amour et beaucoup de respect sans rien d’illégitime. Sophie Rosemont

Ce qui est plutôt étonnant, c’est que cet album fait de morceaux laissés de côté a beaucoup plus de cohérence que « Bleu pétrole ». Cet album me touche et je ne suis pas choqué du tout, je me sens plus proche de lui. On le retrouve interprète, c’est peut-être l’album où il y a le plus de signatures, mais tout ce qu'il a écrit a été validé et amendé par lui pour que cela lui appartienne. Hugo Cassavetti

D’abord, cela joue beaucoup avec notre mémoire, de qui était Bashung, où il en était. Cela explore plusieurs Bashung avec un album qui évolue de choses assez directes et simples jusqu’à l’atypique. Je ne me suis jamais dit qu’il s’agissait de voix de maquette. On est pris par ce qu’il raconte. Il s’approprie tellement les morceaux qu’on peut être surpris par sa façon d’amener le texte. C’est un disque assez beau et assez contemporain qui m’a ému. Joseph Ghosn

Il y a quelque chose d’une cohérence dans cet album. Il y a un apport important, j’ai été très ému à la diffusion de « Immortels ». Je suis heureux que cette version existe aujourd’hui. Pour moi le meilleur concert que j’ai vu d’Alain Bashung était un concert en guitare-voix, avec toute la puissance d’interprétation dans sa voix. Il y a une proximité. Arnaud Laporte

  • "En amont" d'Alain Bashung (Barclay)

Une exposition : "Pour les pieuvres, les singes et les Hommes" Shimabuku, révélateur de bizarreries merveilleuses

Shimabuku : pour les pieuvres, les singes et les hommes
Shimabuku : pour les pieuvres, les singes et les hommes
- Credac

Pour son exposition au Crédac, Shimabuku a prélevé des sédiments lors d’errance dans la ville d’Ivry, qu’il a disposé comme des ilôts dans l’espace du CREDAC, et a demandé aux habitants de l’immeuble en face du centre d’art de mettre des dahlias rouges à leurs fenêtres. Des gestes simples pour un très bel effet poétique, mais non sans humour.

L'avis des critiques :

C’est une exposition dont le titre est extrêmement juste, puisque Shimabukhu a au cœur de son travail la question des rapports de l’homme avec son environnement. C’est un artiste rare et il faut rendre hommage à la programmation du Crédac qui propose une mini rétrospective qui donne une idée générale de son travail. Quelques-unes des productions ont été faites à Ivry même. Il y a vraiment dans son travail une sensibilité au monde. Anaël Pigeat

C’est une exposition merveilleuse qu’il faut vraiment aller voir. À une époque d’individualisme échevelé, on se retrouve plongé dans l’univers singulier d’un artiste. Il se met à l’écoute du monde avec des gestes qui paraissent être rien ou pas grand-chose et qui en s’accumulant vont produire un sens d’une délicatesse absolue. C’est un édificateur de récit et ce qui l’intéresse, c’est de provoquer des rencontres, une narration. Frédéric Bonnet

Ces œuvres s’inspirent toujours d’un événement, d’une personne, d’une situation dont il va pousser la logique pour en révéler la bizarrerie merveilleuse. Il arrive à faire circuler du sens dans un micro-événement comme dans les choses qui nous entourent. Dans cette exposition en trois parties, il donne la parole de manière horizontale à trois régimes d’être vivants : les pieuvres, les singes et les hommes. Il transforme l’animal en acteur. Sandra Adam Couralet

  • Une exposition : "Shimabuku — Pour les pieuvres, les singes et les Hommes" Jusqu’au 16 décembre au CREDAC

Un roman : "Trois enfants du tumulte" d' Yves Bichet, en lice Prix du roman étudiant France Culture / Télérama

Trois enfants du tumulte d'Yves Bichet
Trois enfants du tumulte d'Yves Bichet
- Mercure de France

Alors que l’année s’achève, il est encore temps de lire l’un des plus beaux livres nés de la mémoire de Mai 68. Reprenant les personnages de son précédent roman, tous meurtris par la Guerre d’Algérie, Yves Bichet les décrit dans la ville de Lyon, qui verra le premier mort de ce pas toujours très joli mois de Mai.

L'avis des étudiants-critiques :

C’est pour moi un livre extraordinaire dans lequel il n’y a pas deux parties, mais une seule. On a la cause et la conséquence. Ce roman m’a beaucoup fait penser à Boris Vian. On voit une intimité, il n’a pas peur de montrer les corps et cet érotisme est une force du livre. Il montre la libération des mœurs de mai 68 et fait un peu œuvre d’historien. Il cherche à montrer les contradictions entre les personnages, avec une écriture limpide. Hugo Caesar

C’était une très belle découverte, mais aussi une grande déception. Pour moi le roman se divise en deux parties. On a d’abord une course folle très belle, dans l’instantanéité et le rythme. C’est très précis, très minutieux, mais vient la deuxième partie. Il s’agit alors de chercher qui est responsable du décès de ce commissaire. On a un enchaînement de coïncidences difficile à supporter. On est dans un joyeux fourre-tout. Lola Courtillat 

"Trois enfants du tumulte" d'Yves Bichet 

Coffet DVD : “La Dame de Shanghaï” pour revoir et tout savoir sur le chef d'oeuvre d’Orson Welles

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Quand on a goûté aux coffrets de la collection Ultra Collector de Carlotta, on a envie de tous les avoir. Pour La Dame de Shanghaï, c’est le cocktail habituel : le film en version restaurée en Blu-ray et en DVD, des suppléments passionnants, mais aussi un livre de 160 pages avec textes et entretiens inédits, agrémenté de 50 photos d’archives. Et surtout : quel film !

  • La Dame de Shanghaï” d’Orson Welles, en DVD Ultra Collector chez Carlotta

-En partenariat avec le magazine Grazia-