Remettre l’enfant au cœur du dispositif, mieux valoriser les travailleurs sociaux, faire appliquer la loi, prévenir et lutter contre les violences familiales ou institutionnelles, donner un projet de vie à tout enfant accueilli, sont les principaux enjeux de l’aide sociale à l’enfance aujourd’hui.
Les institutions de protection de l’enfance sont actuellement en crise et l’ASE (Aide sociale à l’enfance) elle-même souffre d’une mauvaise image. Médiatisation de violences perpétrées dans des foyers, crise des vocations, carences financières, carences de logements… Mais, d’après Jean-Pierre Rosenczveig, l’aide sociale à l’enfance est une mission de service public qui est majoritairement bien gérée et, avant de penser à la changer, il importe de faire un état des lieux des points négatifs mais aussi positifs.
Parmi les points positifs figurent les personnels qualifiés et les nombreux outils qui permettent de protéger les enfants sans pour autant les couper de leur famille d’origine (réseaux d’aide à la parentalité, délégation d’autorité parentale, adoption simple…) En effet, l’enfant n’a pas vocation à rester dans une institution qui n’est pas sa famille. Actuellement, parmi les 350 000 mineurs bénéficiant d’une protection seuls la moitié sont « placés ».
Si la loi du 7 février 2022 a réaffirmé le droit pour tout enfant à être entendu par son juge, on est encore loin de lui reconnaître le statut de personne. En témoigne le terme de « placement » que récuse Jean-Pierre Rosenczveig. L’enfant doit être accueilli, non « placé ». Afin d’entendre en priorité la voix des enfants, Gautier Arnaud-Melchiorre a recueilli le témoignage de plus de 1 500 d’entre-eux dans leurs lieux de vie. Beaucoup manifestent en priorité leur désir d’être considérés comme des enfants normaux et refusent la pitié et la stigmatisation.
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Rencontre enregistrée en mars 2022
Avec : Gautier Arnaud-Melchiorre, étudiant en master 2 de droit, auteur du rapport “À (h)auteur d’enfants”
Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du Tribunal pour enfants de Bobigny
Mathilde Mougin, ATER en Langue et littérature françaises, Université d'Aix-Marseille