Elections européennes : comment les voisins font-ils campagne ?

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Elections européennes : comment les voisins font-ils campagne ?

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705 députés seront élus au Parlement européen après le scrutin de mai 2019.
705 députés seront élus au Parlement européen après le scrutin de mai 2019.
© Getty - Sorbetto

Reportages. Avant le scrutin prévu entre le 23 et le 26 mai prochain, quels thèmes dominent ? Quels enjeux et dans quels contextes ? Echos en Espagne, en Belgique, en Irlande, en Pologne ou en Hongrie.

Du 23 au 26 mai prochain, des millions d'Européens sont appelés à voter pour élire leurs députés au Parlement européen. La campagne avant ce scrutin prend différentes tournures selon les pays. En Espagne, peu préoccupé par le scrutin, le parti populiste Vox met par exemple en avant le thème d'un retour de la grandeur du pays. En Belgique, les élections européennes ont lieu en même temps que deux autres scrutins nationaux. En Irlande, les préoccupations se concentrent sur la Politique agricole commune et le Brexit. En Pologne, il est beaucoup question d'homophobie, quand l'immigration et la natalité font débat en Hongrie.
Tour d' Europe au fil de nos reportages diffusés à l'antenne de France Culture.

En Espagne : retour en force du Psoe, Podemos affaibli et Vox en expansion 

Les élections européennes ne constituent pas une priorité en Espagne. Elles ont été quelque peu éclipsées par les législatives du dimanche 28 avril. Les élections nationales peuvent être vues comme un indicateur du poids des partis, un mois avant le scrutin européen. Alors que le parti socialiste peine à faire campagne en France, le Psoe (Partido socialista obrero español) vient de faire un retour en force au sein du parlement espagnol : les socialistes espagnols ont désormais 123 sièges, contre 85 lors du dernier scrutin. 

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A l'inverse, Podemos a par exemple perdu 29 sièges lors des élections législatives du 28 avril : le parti d'extrême gauche n'a remporté que 42 sièges lors de ce scrutin, contre 71 en 2016. Podemos est entré en campagne après le retour de son leader Pablo Iglesias. Le parti de la gauche radicale a tenu son premier meeting de campagne le 23 mars dernier devant le Musée Reina Sofia, là où est exposé le tableau Guernica de Picasso. C’est devant ce musée à Madrid que Podemos a célébré son dernier acte de campagne avant les élections européennes. Le parti de la gauche radicale, divisé et affaibli par les dissensions en interne veut faire taire les sondages.

Le reportage de Marie-Hélène Ballestero à Madrid

1 min

De son côté, le parti d’extrême droite Vox voit grand pour les élections européennes de mai prochain. Vox est crédité de plus de 10% des voix, cinq ans seulement après sa création. Le parti vient de faire son entrée au Parlement espagnol pour la première fois lors des élections législatives avec 24 sièges. En Andalousie, Vox s'est imposé en quelques mois dans le paysage politique et médiatique, comme l'a constaté Isabelle Labeyrie dans son reportage. Le parti d’extrême droite compte désormais 12 députés au Parlement andalou depuis décembre 2018. Vox est un parti anti-immigration, anti-indépendance, anti-IVG, anti-élite et il promet de rendre sa grandeur à l’Espagne. Cependant, Vox, souvent comparé au Rassemblement national en France, refuse toutes les étiquettes et récolte l’adhésion des Espagnols sur leur déception vis-à-vis des deux grands partis, le Parti socialiste et le Parti populaire, tous deux usés par le pouvoir et par les scandales de corruption.

Stand d'information du parti Vox, Camas, Andalousie, le 11 mars 2019.
Stand d'information du parti Vox, Camas, Andalousie, le 11 mars 2019.
© Radio France - Isabelle Labeyrie

Le reportage en Andalousie d'Isabelle Labeyrie

3 min

Trois scrutins en Belgique, le 26 mai

Le dimanche 26 mai, les Belges ne votent pas seulement pour élire leurs 21 députés européens (huit francophones, douze flamands et un germanophone). Ce jour-là, les électeurs belges vont également élire des représentants dans les cinq autres parlements du pays. Il y a les élections fédérales pour élire le parlement national : les 150 députés qui composent la Chambre des représentants et une partie des 50 sénateurs qui composent le Sénat. Enfin, les Belges votent également pour les élections régionales. Lors de ce scrutin, le parlement flamand, wallon, germanophone et celui de la région Bruxelles capitale seront également renouvelés. Le 26 mai, il y a donc trois scrutins, 366 listes et 7000 candidats. Ce sont plutôt les enjeux nationaux qui occupent le débat public car le gouvernement belge tourne au ralenti depuis fin décembre. Le premier ministre libéral Charles Michel a vu sa coalition éclater lors de la signature du pacte Mondial pour les migrations. Ses ministres nationalistes flamands du NVA qui y était opposés ont claqué la porte. Le Roi a chargé Charles Michel d’expédier les affaires courantes jusqu'au triple scrutin du mois de mai. 

Explications sur la campagne belge de notre correspondante permanente à Bruxelles, Angélique Bouin

3 min

L'homophobie, thème de campagne du PiS en Pologne

En Pologne, à Varsovie, des membres de la communauté LGBT sont atterrés par la violence de la campagne menée par le PiS. Après avoir pris pour cible les migrants avant leur arrivée au pouvoir en 2015, le parti ultra-conservateur Droit et Justice vise désormais la communauté LGBT. Le PiS dénonce la Charte LGBT de Varsovie signée le 18 février dernier par le maire de la ville. Rafal Trzaskowski souhaite faire de Varsovie une ville ouverte et tolérante et un refuge pour les personnes LGBT. La Charte prévoit également une éducation contre la discrimination et une éducation sexuelle en accord avec les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Ce projet d’éducation sexuelle a suscité de violentes critiques de la part du PiS qui n’hésite pas à associer homosexualité et pédophilie dans ces discours et qui estime que cette charge s’attaque aux enfants.

Le reportage de Thomas Giraudeau dans le journal d'Anne-Laure Chouin

2 min

Le Magazine de la rédaction
55 min
Le Reportage de la rédaction
4 min

Pac et Brexit au coeur des préoccupations en Irlande

Deux thématiques cristallisent les attentes des Irlandais concernant l’ Europe. Tout d’abord, il y a les négociations sur la Politique agricole commune, la PAC. L’économie agricole est un secteur majeur en Irlande et très exposé. Certains agriculteurs irlandais souhaitent sa revalorisation pour qu’elle tienne compte de l’inflation. Deuxième sujet de préoccupation : le Brexit, qui pourrait avoir des conséquences sur le marché agroalimentaire européen. Si la plupart des candidats irlandais au Parlement font campagne pour davantage d’Europe, il reste un domaine, la fiscalité, où l’Irlande n’est pas prête à laisser la main à l’Union européenne. Avec un impôt sur les sociétés à 12,5%, l’Irlande attire les capitaux, les multinationales et notamment les géants du web. L’Irlande ne veut pas s’imposer des contraintes fiscales qui nuiraient à son attractivité à l’échelle mondiale. Reportage de Julien Lagache :

Le reportage de Julien Lagache en Irlande

3 min

Concordance des temps
59 min

Une campagne nataliste et anti-immigration pour Orban en Hongrie

En Hongrie, le parti du gouvernement de Viktor Orban, le Fidesz, arrive en tête des intentions de vote. Le Premier ministre continue de mener une campagne anti-immigration à laquelle s’ajoute désormais une campagne nataliste. “Nous voulons des enfants Hongrois”, a déclaré Viktor Orban. Les familles nombreuses pourront bénéficier d’une réduction d’impôts, de prêts immobiliers avantageux ou encore d’aides à l’achat d’une voiture. Mais pour l’analyste Tibor Zavecz, seule une petite partie de la population, la classe moyenne privilégiée, va pouvoir bénéficier de ces aides.

Le reportage en Hongrie de Florence La Bruyère dans le journal d'Antoine Marette

1 min

Le Reportage de la rédaction
4 min