"Etre influencé par Picasso, c'est souvent faire du sous-Picasso"
Par Chloé Leprince
Réécoutez cinq artistes raconter ce que leur vie ou leur travail doit à Pablo Picasso à l'occasion de la rétrospective Picasso.mania, au Grand Palais. Revue d'archives avec Olivier Debré, Miquel Barcelo, Antoni Tàpies, Lucien Clergue et Zao Wou-Ki.
Episode 5/5 Picasso vu par Zao Wou-Ki : "Etre influencé par Picasso, c'est souvent faire du sous-Picasso"
Le peintre Zao Wou-Ki, qui a quitté sa Chine natale pour la France en 1948 par bateau, a été beaucoup encouragé par son père, enfant, à se lancer dans la peinture. Etudiant aux Beaux-Arts de Hangzhou, il raconte qu'il s'était constitué une petite "Bible" personnelle, collant sur un carnet de beau papier pour aquarelle des reproductions des grands maîtres de la première moitié du XXème siècle qu'il trouvait dans des revues achetées d'occasion.
Parmi ces maîtres, Klee, qui a marqué les débuts du travail de Zao Wou-Ki, mais aussi Picasso, Cézanne, Matisse. "Picasso l'a-t-il influencé ?", demande le producteur Claude Hudelot en 1999. Marqué certainement, mais influencé, le peintre chinois exprime une certaine résistance à utiliser le terme :

Je ne saurais trop vous conseiller de réécouter l'intégralité de cette archive issue du "Bon plaisir", une émission consacrée au peintre chinois, que vous pourrez également entendre déambuler dans Shanghaï aux côtés de son amie Agnès Varda. Enregistrée en janvier 1999, cette émission a été diffusée le mois suivant à l'occasion d'une rétrospective organisée en Chine en l'honneur de Zao Wou-Ki :
[INTEGRALE 1/2] Zao Wou-Ki, invité du "Bon plaisir" le 27/02/1999
19 min
[INTEGRALE 2/2] Zao Wou-Ki, invité du "Bon plaisir" le 27/02/1999
59 min
Visuel de Zao Wou-Ki : capture écran par Ismoon (CC Wikimedia Commons) d'une vidéo de l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain.
**** *Episode 4/5* Picasso vu par Olivier Debré en 1995 : "Celui qui portait la peinture à son extrême"
"Comment la peinture que vous pratiquez part-elle de la réalité ? " demande le producteur Jean Daive au peintre Olivier Debré en mai 1995. Très vite, ce dernier dépasse la question du figuratif pour articuler une réflexion autour de son langage intime de peintre. Un langage qui, chez lui, fait directement écho à Pablo Picasso dont Debré dit ceci :
Finalement, il se passe que l'on se crée, ou il se crée, un langage. Ce langage, moi, au début, je l'ai pris chez Picasso. D'autres peut-être se sont tournés vers Braque, ou vers les Fauves. J'étais, comme beaucoup de ma génération, tellement admiratif de Picasso et tellement certain que c'est lui qui portait à ce moment-là la peinture à son extrême, que j'ai cherché à extraire de Picasso et par les formes qu'il avait, un langage.
Écoutez cet extrait tiré d'une édition du "Bon plaisir" enregistrée le 16 juin 1995 :

L'ensemble de l'émission diffusée le 1er juillet 1995 sur France Culture est consacré au peintre Olivier Debré. Vous pouvez en réécouter l'intégralité en trois fichiers ci-dessous et entendre Olivier Debré expliciter avec finesse son travail et sa filiation artistique, ou encore raconter ses séjours de peinture en Norvège ici :
[INTEGRALE] Olivier Debré, invité dans "Le bon plaisir"1/3, 01/07/1995
59 min