Ceux-qui-vont-contre-le-vent au Théâtre de la Bastille à Paris

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Ceux-qui-vont-contre-le-vent au Théâtre de la Bastille à Paris

Du 7 au 18 février 2022
Ceux-qui-vont-contre-le-vent
Ceux-qui-vont-contre-le-vent
© Radio France

Le spectacle a été créé au Festival d'Avignon 2021.

Après sept spectacles et une Occupation, la traversée artistique de Nathalie Béasse se poursuit au Théâtre de la Bastille. Dans cette nouvelle création, son univers ludique s’élargit encore : le son, les couleurs, les corps, la matière, l’espace… tout s’embrasse en une seule rêverie.

Sur scène, sept interprètes sont rassemblés autour d’une table, un peu comme une famille. De lectures en digressions, des fragments de textes forment des impressions plutôt que des conversations. Ils sont des femmes et des hommes, intemporels, qui racontent, se souviennent, partagent. Mais de quoi parlent-ils ? C’est ce qui n’est pas dit que l’on entend le plus, dans les spectacles de Nathalie Béasse. Sous les mots, sous un masque ou sous des pulls, ce sont des histoires sensibles qui nous parviennent. L’évocation du manque, de l’absence, sont comme des ombres invitées à la table, des partenaires de jeu. Le vide a de la place et, subtilement, il nous permet d’observer des détails. La matière d’un tissu, la couleur d’une valise… Avec l’enfance en creux, tout peut devenir un jeu : construire, déconstruire, inventer. L’imaginaire prend le relais. Les interprètes deviennent techniciens, ils manipulent les différents éléments scéniques et dessinent l’espace, qui devient à son tour un récit. La musique enveloppe les corps et les voix, que Nathalie Béasse choisit pour leurs qualités de présence. Le jeu des acteurs peut s’arrêter, l’histoire continue quand même. Et cette histoire raconte aussi l’empêchement qui se joue des conditions du plateau, de leurs limites autant que de notre condition humaine: ainsi tout est fragile, instable et surprenant.

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- C. Raynaud de Lage

"Cette pièce a bien la parole pour point de départ. La création a commencé par un atelier que j’ai mené avec dix-sept interprètes et au cours duquel nous avons travaillé sur la correspondance. J’ai demandé à chacun et chacune d’écrire puis de lire une lettre sur le manque, l’absence et la famille. J’essayais d’orchestrer ces différentes paroles pour créer une seule lettre, pour trouver une musicalité commune, une même écriture qui lie ces histoires différentes. Mais le motif de la correspondance n’est pas nouveau pour autant. En fait, dans chacun de mes spectacles, il y a des portes qui s’ouvrent, ou plutôt des bulles qui se forment et restent suspendues en l’air pendant un moment, jusqu’à ce que ce que je décide de les ramener au sol pour les utiliser dans un autre spectacle. Dans Happy Child, par exemple, la lettre était déjà là, comme une esquisse que je voulais reprendre et mener plus loin. Ceux-quivont-contre-le-vent est une installation poétique, un spectacle variation, avec des vagues, des hommages à Dostoïevski, Rilke, Stein, dont les écritures m’accompagnent depuis longtemps" Nathalie Béasse.

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- C. Raynaud de Lage

Artiste transversale, Nathalie Béasse développe un travail à la croisée des arts. Son vocabulaire emprunte aussi bien à la peinture qu’au cinéma, tandis que la danse et le théâtre sont sans cesse associés. Sa recherche se situe du côté de ce qui vibre, de l’équilibre mouvant, conjurant la peur du vertige. À travers son regard toujours poétique sur notre humanité, ses spectacles nous offrent la possibilité d’éveiller tous nos sens, avec émerveillement.

Avec Mounira Barbouch, Estelle Delcambre, Karim Fatihi, Clément Goupille, Stéphane Imbert, Noémie Rimbert et Camille Trophème.