Week-end Poésie sur France Culture / Le Printemps des poètes "Afrique(s)"

Ce 19e Printemps des poètes invite à explorer le continent largement et injustement méconnu de la poésie africaine francophone. Si les voix majeures de Senghor, U Tam'si ou Kateb Yacine par exemple, ont trouvé ici l'écho qu'elles méritent, tout ou presque reste à découvrir de l'intense production poétique africaine, notamment celle, subsaharienne, qui caractérisée par une oralité native, tributaire de la tradition des griots et nourrie par ailleurs des poésies d'Europe, offre des chemins neufs sur les terres du poème.
Parole libérée, rythmes imprévus, puissance des symboles et persistance du mythe: écoutons le chant multiple des Afriques , du Nord et du Sud.
Il va de soi que cette exploration ne peut ignorer les voix au-delà du continent africain, des Antilles à la Guyane, de Madagascar à Mayotte ...
Ce 19e Printemps des Poètes sera l'occasion de mettre en avant notamment l'oeuvre de Léopold Sedar Senghor et de Tchicaya U Tam'si.
Les évènements emblématiques
6 mars à la Cité internationale des arts
_*Soirée avec les trois poètes africains invités en France.
*_Soirée de lecture à la Comédie Française
_*Lecture par les comédiens du français autour de Léopold Sédar Senghor et Tchikaya U Tamsi.
*_18 mars à 19h au Musée du quai Branly-Jacques Chirac Soirée africaine avec des poètes africains
_*Aimé Césaire/ Senghor : Rencontre Daniel Maximin et Nimrod
*_Lectures et rencontres Kouam Tawa, Ismaël Savadogo, Harmonie Dodé Byll Catarya, Nimrod, Tanella Boni, Gabriel Okoundji, Abdellatif Laabi….
19 mars à 16h30 au Cabaret Sauvage Clôture du Printemps des Poètes et Inauguration de la Semaine de la langue française et de la Francophonie
*_Le bal de l’Afrique enchantée
*_En partenariat avec Le Cabaret sauvage, le Bal conçu et animé par Soro Solo et Valdimir Cagnolari sera programmé, avec des ponctuations poétiques d’auteurs africains.

A l’occasion du 19ème Printemps des Poètes, dont France Culture est partenaire, la chaine des savoirs, des idées et de la création offre un week-end dédié à la poésie et met en lumière la poésie africaine francophone avec entre autres La Grande Table d’Olivia Gesbert –vendredi 3 mars et deux rappeurs de la nouvelle génération, S.Pri Noir et Georgio lisant Senghor, Desnos et Frida Kahlo…samedi 4 mars
Jacques Bonnaffé lit, tout au long du week-end, les grands poètes du ….

Vendredi 3 mars
12h- 13h30 La Grande Table – Olivia Gesbert
Emission spéciale
1ère partie et 2ème partie : Abderrahmane Sissako, cinéaste et producteur, parrain de cette édition du Printemps des poètes, et Daniel Maximim, poète

15h -16h Poésie et ainsi de suite – Manou Farine
Nimrod Bena Djangrang pour J'aurais un royaume en bois flottés (Gallimard, 2017), recueil dans lequel le poète évoque avec pudeur et suggestion la guerre et ses avatars, mais aussi l'exil et la douleur de l'éloignement de sa terre natale. Abedllâtif Laâbi pour Marine Poèmes (Gallimard, 2016) (SR) Suzanne Diop pour l’actualité des éditions Présence africaine

Samedi 4 mars
SAMEDI NOIR, 20h-21h
Proses
Réalisation : Alexandre Plank
Deux rappeurs de la nouvelle génération, S.Pri Noir et Georgio réunis par le pianiste, compositeur et producteur Issam Krimi proposent de mêler rap et littérature dans une soirée musicale, intitulée Proses. Les rappeurs ont choisi des textes qu’ils interprètent selon leur propre vision. Les titres de leur répertoire et ceux puisés dans la littérature (poésie, roman, correspondance) seront mis en musique par Issam Krimi avec la complicité de Dtweezer et d’un quatuor à cordes.
Un spectacle qui met en scène un dialogue entre le rap et la littérature, ponts, écarts et proximité entre des thèmes, des styles et des obsessions. Léopold Sédar Senghor rencontrera Robert Desnos, Paul Eluard, Frida Kahlo, à travers le flow d'S.Pri Noir et Georgio, accompagnés par des productions musicales originales autour du piano et du son hip hop.
Ce spectacle a été créé à La Maison de la Poésie au Festival Paris en Toutes Lettres 2016. Concert littéraire conçu avec le soutien de la SACEM.
Femme noire, Prière aux masques et A la mort de Léopold Sédar Senghor sont publiés au Seuil.
Les espaces du sommeil de Robert Desnos est publié chez Gallimard
Ma nuit est un grand cœur qui bat est publié dans le Journal de Frida Kahlo aux éditions du Chêne
Certitudes de Paul Eluard est publié chez Gallimard

UNE VIE, UNE ŒUVRE, 16h-17h
Louise Labé, une artiste du Yunnan ?
Par Yves Bourget – Réalisation : Laurent Paulré
Marchant à la recherche de Louise Labé, dans des lieux, les espaces qui gardent sa mémoire et celle de son époque, Michèle Clément, spécialiste du XVI° siècle, raconte à Xuefeng Chen, artiste plasticienne originaire du Yunnan, l’histoire de cette roturière, cordière, devenue auteure, dont l’œuvre est venue jusqu’à nous, sans qu’aucun siècle ou presque ne l’enfouisse jamais.
Le courant de la Renaissance a irrigué la ville, l’architecture et l’art ; dans l’évocation de cette période, Lyon retrouve son identité antique : Fourvière redevient la colline de Vénus, le confluent figure l’étreinte de la Saône par le Rhône, Lyon est la ville de l’amour.
La jeune chinoise stimule le parcours tant de ses interrogations que de ses convictions de femme elle-même venue de loin, pour s’imposer en artiste contemporaine tout comme Louise Labé en son temps s’affranchit de sa condition de roturière, de fille et femme d’artisan cordier, de sa condition de femme, pour devenir une femme auteure, une femme publiée, c'est-à-dire à l’époque, une femme publique.
Louise Labé en aura payé le prix jusqu’à aujourd’hui , en 2006 : une illustre universitaire, Mireille Huchon, émet l’hypothèse que Louise Labé n’est qu’une prostituée, n’ayant jamais écrit une ligne et que Louise et son œuvre ne sont rien de plus que la création de quelques facétieux poètes.

Dimanche 5 mars
LE TEMPS BUISSONNIER, 6h30-7h / Aline Pailler
La poésie africaine francophone
Avec Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du 19ème Printemps des poètes, accompagné de 3 jeunes scolaires qui liront des poèmes

UNE SAISON AU THEATRE, 20h30-21h
Théâtre, dictature et révolte
Avec Christian Schiaretti, metteur en scène et Aristide Tarnagda, auteur, à propos de "La Tragédie du roi Christophe" d'Aimé Césaire (Les Gémeaux, Sceaux)

THEATRE ET Cie, 21h-23h
La Tragédie du roi Christophe d'Aimé Césaire
Mise en scène : Christian Schiaretti
Réalisation : Baptiste Guiton
La pièce s’ouvre sur un combat de coqs, réjouissance populaire haïtienne. Puisque les politiciens se querellent comme des coqs, le peuple s’amuse à les personnifier : l’un représente Alexandre Pétion, l’autre Henri Christophe.
En 1806, ces deux hommes se disputent la succession du régime tyrannique de Dessalines. Christophe l’emporte. Le Sénat lui propose le titre de Président de la République et lui tend la nouvelle constitution. Christophe, qui juge le pouvoir présidentiel vidé de sa substance, le repousse et fonde un royaume au nord du pays. Pour redonner à Haïti sa dignité, ne vaut-il mieux pas qu’un seul homme incarne le pouvoir, gage absolu de sa stabilité, de sa fermeté et de son amour du peuple ? L’idée séduit et une cour se constitue aussitôt autour du nouveau roi. On verra comment l’homme qui a fait chuter le dictateur, une fois au pouvoir, commet des actes intransigeants.
Fable politique, cette pièce se penche sur un passé qui regorge d’échos à notre présent : comment ne pas reconnaître, derrière ces hommes qui conservent les noms légués par leurs anciens despotes, les souffrances d’un monde encore malade ? Césaire entrechoque dans un même souffle l’échec d’un roi et le devenir d’un pays, les contradictions d’un homme et l’élan lyrique d’une dignité retrouvée.

Et aussi,

Mardi 7 mars
L'ATELIER FICTION, 23h-minuit
Emily Dickinson, Lettres et poèmes
Choix des textes : Nathalie Boutefeu et Frederick Wiseman
Lecture : Nathalie Boutefeu
Réalisation: Pascal Deux
De la vie d'Emily Dickinson, née à Amherst, en Nouvelle-Angleterre, le 10 décembre 1830, il y a peu à dire. Les Dickinson sont une famille de juristes, ultra-puritains. Ils forment un clan, ne sont bien qu'ensemble et s'estiment différents des autres. Ils ne lisent rien si ce n'est la Bible.
La trentaine passée, Emily ne sort plus de l'enceinte de la propriété Dickinson, puis ne sort plus de la maison. Elle ne regarde le monde que de sa fenêtre. En 1864 elle tombe malade et meurt en 1886, elle a 56 ans.
Le grand documentariste américain Frederick Wiseman nous a fait le plaisir et l'honneur de confier à France Culture un choix de lettres et de poèmes d'Emily Dickinson qu'il a mis au point avec la complicité de la comédienne et auteure Nathalie Boutefeu.

du lundi 6 au jeudi 9 mars
LA COMPAGNIE DES AUTEURS, 15h-16h / Matthieu Garrigou-Lagrange
Les sœurs Brontë, poétesses et romancières
Charlotte (née le 21 avril 1816), Emily (née le 30 juillet 1818) et Anne (née le 17 janvier 1820)

du lundi 6 au vendredi 10 mars
A VOIX NUE, 20h-20h30
Rachel Ertel, spécialiste et tradustrice de littérature et poésie yiddish
Par Stéphane Bou – Réalisation : Véronique Lamendour