Lecture en public des Lettres de Anton Pavlovitch Tchekhov (1895-1899)

A l’occasion de la création de La Mouette par Brigitte Jaques-Wajeman présentée au Théâtre de la Ville - Les Abbesses, nous avons imaginé une lecture de lettres de Anton Tchekhov sur la période 1895-1899, lors de laquelle il écrivit cette pièce et vit sa pièce par deux fois représentée.
Lundi 6 février à 20h au
au Théâtre de la Ville - Les Abbesses à Paris
Entrée gratuite -
RESERVEZ ICI
Lettres de Anton Pavlovitch Tchekhov (1895-1899)
Réalisation : Baptiste Guiton
Lecture par Eric Elmosnino et Pierre-François Garel
A partir de Lettres d’une vie de Anton Tchekhov et Ma vie dans l’art de Constantin Stanislavski.
Montage de textes : Pauline Thimonnier
Une production du service des Fictions de France Culture en partenariat avec le Théâtre de la Ville-Paris
Diffusion sur France Culture le dimanche 12 février à 20h dans Théâtre & Cie
La Mouette a une place particulière dans la vie de Anton Tchekhov. C’est avec cette pièce que se joue l’avenir du Tchekhov dramaturge que nous connaissons si bien aujourd’hui. Avant l’écriture de La Mouette en 1895, Tchekhov est surtout connu pour ses récits dont l’un des recueils, Les Récits bariolés, paru en 1886, lui offre la célébrité.
Avec La Mouette, Anton Tchekhov va passer par tous les sentiments, à chaque étape de la création : de l’écriture à ses deux représentations successives, l’une au théâtre Alexandrinski de Saint-Pétersbourg en 1896, et l’autre à Moscou par le tout nouveau Théâtre d’Art fondé par Némirovitch-Dantchenko et Constantin Stanislavski, en 1898.
Ses lettres sont un formidable témoignage de cette période troublée, pleine de rebondissements, pétrie de doutes, et malgré tout animées par un farouche désir de renouveler la scène et ses représentations.
Anton Pavlovitch Tchékhov
Né le 17 janvier 1860 à Taganrog, petit port de la mer d'Azov, Anton Pavlovitch Tchekhov gardera de son enfance et de son adolescence passées là-bas un souvenir amer. Ce fut une enfance douloureuse parmi des gens grossiers et ignorants, imperméables à toute notion de beauté. Son père, Pavel Egorovitch, est épicier. Fils de serf, à peu près analphabète, il consacre une grande partie de son temps au chant (il dirige un chœur religieux), à la musique (il a appris à jouer seul du violon), à la peinture (il peint des icônes). Très religieux, il est un despote familial. Tchekhov vit dans la terreur du père et se demande chaque matin. Serai-je battu aujourd'hui ? Sa mère, Eugénie Iakovlevna, est une créature douce et passive, pieuse et tendre. La vie des enfants Tchekhov (Anton a quatre frères et une sœur) est rude: ils passent à la boutique paternelle tout le temps laissé libre par le lycée et l'église.
Quand son père, ruiné, est obligé de quitter Taganrog pour aller s'installer à Moscou avec femme et enfants, le jeune Anton, âgé de seize ans, reste seul dans sa ville natale pour terminer le lycée. En 1877, pendant les vacances de Pâques, il effectue son premier voyage à Moscou et écrit ses premiers petits textes, qu'il confie à son frère Alexandre. Pendant trois ans, il donne des leçons particulières pour survivre. Une fois bachelier, en 1879, il part rejoindre les siens à Moscou. La vie y est très difficile pour les Tchekhov. Anton devient le chef de famille et organise la vie de chacun. Il s'inscrit à la faculté de médecine. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il donne des cours, fait de petits travaux journalistiques et ses premières tentatives littéraires. En 1880, son premier récit parait dans un journal humoristique de la capitale*, La Libellule*. Il utilise alors le pseudonyme d'Amocha Tchekhonte. De 1881 à 1887, il publie de courts récits, d'abord dans des petites revues, puis dans un quotidien, Le journal de Petersbourg.
En 1884, il achève ses études de médecine à l'Université de Moscou. Il pratique d'abord à Vozkreseng puis à Zvenigorod, près de Moscou. Il fait alors la connaissance du milieu littéraire.
En 1886, il acquiert la célébrité avec un recueil de nouvelles, Les Récits bariolés , qu'il signe A. Tchékhov et devient le collaborateur du journal très conservateur Le Temps nouveau . Cette collaboration marque le début d'une longue - et orageuse – amitié avec Alexis Souvorine, le directeur de cette publication. Tchékhov continue à écrire régulièrement des nouvelles et travaille à ses premières pièces: Ivanov (qui est montée au Théâtre Korch de Moscou en 1887), Oncle Vania , écrite en 1890. Cette même année, il part pour le bagne de Sakhaline afin d'étudier une institution qu'il juge scandaleuse. En 1895, il publiera son témoignage L'Ile de Sakhaline à la place de sa thèse de médecine.
En 1891, il part visiter Vienne, Venise, Florence, Rome, Naples et Paris et publie Le Duel. Il organise des secours pour les régions de Russie touchées par la famine. Il achète, en 1892, un grand domaine à la campagne, Melikhovo, où il s'installe et demeure avec sa famille. Il y exerce la médecine tout en continuant d'écrire. Cette année-là, paraissent La Sauteuse et Chambre d'hôpital n°6 dans différentes revues. Il met fin à sa collaboration avec Souvorine. D'ailleurs l'année suivante, il écrit L'Histoire d'un homme inconnu qui sera très sévèrement critiquée par Le Temps Nouveau. En 1894, outre un long voyage à l'étranger, il écrit un de ses chef d'œuvre, Le Violon de Rothschild.
La première version de La Mouette est publiée en 1895 ; la version académique, telle que la montera Stanislavski, parait en 1896; elle annonce les grandes pièces de Tchékhov. En 1897, atteint d'une très grave crise d'hémoptysie, il se voit contraint de partir pour Yalta, en Crimée, où il achète, un an plus tard, une maison dans laquelle il passera le plus clair de son temps jusqu'à sa mort. Il écrit à la fin de sa vie les trois pièces qui le consacrent grand dramaturge: Oncle Vania en 1899, Les Trois Sœurs en 1900 et La Cerisaie en 1903. Il se marie en 1901 avec une actrice du Théâtre d'Art de Moscou, Olga Knipper.
Peu après la répétition générale de La Cerisaie au Théâtre d'Art de Moscou, Tchékhov rentre à Yalta: sa santé empire. En juin 1904, il part avec sa femme pour l'Allemagne. Il s'arrête à Badenweiler où il meurt le 2 juillet. Il est inhumé à Moscou, dans le cimetière du monastère Novodiévitchi. Platonov , pièce inédite du jeune Tchékhov, est découverte en 1920.
En savoir plus sur le spectacle La Mouette mise en scène par Brigitte Jaques-Wajeman actuellement au Théâtre des Abbesses à Paris