François Florent : " La recherche de l'histoire de la diction est un instrument, un moyen et non pas une fin"

Publicité

François Florent : " La recherche de l'histoire de la diction est un instrument, un moyen et non pas une fin"

François Florent (D), fondateur et directeur général du Cours Florent, prononce un discours en 2007 à l'occasion du 40e anniversaire de la prestigieuse école. A gauche, le comédien Francis Huster.
François Florent (D), fondateur et directeur général du Cours Florent, prononce un discours en 2007 à l'occasion du 40e anniversaire de la prestigieuse école. A gauche, le comédien Francis Huster.
© AFP - François Guillot

2006. A l'occasion de la sortie de son livre "Pour jouer Molière", François Florent, professeur d'art dramatique, évoque le théâtre de Molière et commente les différentes interprétations possibles des rôles les plus célèbres des pièces de Molière.

François Florent, comédien, professeur d'art dramatique, est l'invité en 2006 de l'émission "Jeux d'archives". Le créateur du célèbre cours Florent, se prête au jeu de commenter des archives sonores évoquant Molière et ses pièces.

"Jeux d'archives" sur Molière avec François Florent. Une diffusion du 02/09/2006.

44 min

François Florent s'exprime donc sur les interprétations possibles des pièces de Molière : "Il faut chercher l'âme, il faut disséquer le cœur, bien entendu. Aucune interprétation ne peut être figée et aucune interprétation à mon avis ne doit être calquée sur une précédente, sur de l'histoire. Je crois qu'on a raison à l'heure actuelle d'aller vers une simplicité qui quelquefois est même un tout petit peu trop plate par rapport au style, à l'écriture. Il y a une tendance à vouloir faire du Vinaver dans Molière et je crois que c'est une erreur. Il ne faut pas non plus chercher le comique pour le comique. Molière est un grand tragique mais qui a pris le parti d'en rire et il faut aller dans cette direction."

Publicité

Comment voit-il son rôle d'enseignant ? Il dit ne pas aimer le mot professeur, et pour lui, il s'agit d'être avant tout un formateur, c'est-à-dire de "faire aimer ce qui au départ est rebutant dans le travail des classiques". François Florent confie qu'il peut trouver parfois "l'usage du trémolo un peu trop théâtreux".

Dans une école il faut que les gosses puissent s'exprimer de la façon la plus instinctive possible au départ. Le mot de formateur, que j'aime bien utiliser, c'est de mettre en forme.

L'enseignant de théâtre donne son avis sur la sensualité présente dans les textes de Molière, "le classique ne doit pas être joué seulement au-dessus de la ceinture, mais le corps doit être entier", affirme-t-il et il prend exemple de la voix qui peut être à elle seule très sensuelle. Dans la mise en scène, il en appelle "à laisser le maître-mot à l'auteur" et aussi à "s'adresser à l'intelligence du spectateur".

Je crois qu'il ne faut pas être trop directif dans la mise en scène, il ne faut pas être trop illustratif [...] Je crois que le spectateur au théâtre a envie de construire en soi, c'est-à-dire de construire son mode de pensée face à la pièce qu'il entend.

  • Jeux d'archives
  • Première diffusion : 02/09/2006
  • Production : Antoine Perraud
  • Réalisation : Franck Lilin
  • Indexation web : Odile Dereuddre, documentation de Radio France