Fukushima: Trois mois après le tsunami

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Fukushima: Trois mois après le tsunami

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Fukushima: Réacteur N°1
Fukushima: Réacteur N°1

Fukushima: Réacteur N°1 ©Air Photo Service

11 juin 2011. Près de 23 500 morts et 8000 disparus dans le nord-est du Japon. La catastrophe humaine engendrée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 se double d'un autre drame aux conséquences moins immédiates et moins visibles. La centrale de Fukushima Daiichi, après trois mois d'efforts, des dizaines de milliers de personnes évacuées et, sans doute, des centaines de "liquidateurs" ayant reçu des doses importantes de radiation, n'est toujours pas sous contrôle. Trois des cœurs de réacteur, sur trois en service normal, ont fondu. Les piscines de refroidissement du combustible usé ne semblent pas encore étanches et leurs systèmes de refroidissement

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Fukushima: Réacteur N°2
Fukushima: Réacteur N°2

Fukushima: Réacteur N°2 ©Air Photo Service

n'ont pas tous été remis en service. Quelque 100 000 tonnes d'eau radioactive inondent les parties basses de la centrale et d'importantes quantités ont été répandues dans la mer toute proche. Tepco, l'opérateur de la centrale, après avoir minimisé la gravité de la situation, industrie nucléaire oblige, et sans doute commis de graves erreurs avant et après le drame, se trouve au bord de la faillite. L'Etat japonais, qui n'a pas cru bon de prendre le contrôle de cette société dès les premiers jours de la catastrophe, entreprise privée oblige, va être contraint d'en devenir le propriétaire pour éviter qu'elle ne mette la clé sous la porte d'une centrale en perdition.

Fukushima: Réacteur N°3
Fukushima: Réacteur N°3

Fukushima: Réacteur N°3 ©Air Photo Service

Les autorités nucléaires japonaises ont fait la preuve de leur absence d'indépendance vis à vis de l'industrie et d'autorité face à une catastrophe nationale. La zone d'évacuation de 20 km autour de la centrale semble sousestimée et les autorités ont tardé à prendre en compte la dissémination réelle des particules radioactives qui n'ont pas décrit un cercle mais ont suivi les vents et les pluies avec une pointe de contamination dans la direction du nord ouest par rapport à la centrale. A 240 km de la centrale, Tokyo et ses 35 millions d'habitants vivent dans l'incertitude, pris entre la crainte d'un nouveau tremblement de terre de forte magnitude et celle des conséquences d'un tel séisme sur la centrale

Fukushima: Réacteur N°4
Fukushima: Réacteur N°4

Fukushima: Réacteur N°4 ©Air Photo Service

fragilisée dont elle n'a été, jusqu'à présent, protégée que grâce à une météo favorable.

Samedi 11 juin, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Tokyo et dans d'autres villes du Japon pour réclamer la fermeture des centrales nucléaires nipponnes. Un cortège défilant devant le siège de Tepco a brandi des pancartes indiquant: "Nous ne voulons pas de centrales nucléaires".A Paris, 5000 personnes, dont de nombreux japonais, selon les organisateurs, 1500 selon la police, ont manisfesté également contre le nucléaire. Palce de la République, sur une banderole jaune de 150 m2, on pouvait lire: «Le nucléaire tue l'avenir».Le cortège s'est ensuite dirigé vers l'Hôtel de Ville. «C'est pour dire non au nucléaire dans le monde entier, car c'est un crime contre l'humanité», a déclaré à Reuters une manifestante japonaise.

Commentaire: Après la catastrophe de Fukushima, avec ce formidable aplomb qui caractérise les entreprises géantes, sûres de leur puissance et de leur invulnérabilité, l'industrie mondiale du nucléaire, France en tête, s'est abritée derrière un argument éculé: cela ne peut pas arriver chez nous! Etrangement, en parallèle, voilà qu'une visite de sécurité est organisée à la hate dans toutes les centrales françaises. Voilà qu'il est devenu évident qu'il faut renforcer les normes de sécurité. Etonnante dépense d'argent et d'énergie si "cela ne peut pas arriver chez nous"...L’Allemagne décide de sortir du nucléaire d'ici 2022? Pas de problème, elle aura besoin de notre électricité nucléaire. Bonne affaire. Areva ce qu'il arrivera...

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