"Grace de Monaco", un film sur Cannes ?

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"Grace de Monaco", un film sur Cannes ?

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Eh oui, une femme, la seule d'ailleurs à avoir reçu une Palme d'Or en 67 éditions du Festival, c'était en 1993 pour La Leçon de piano . Parmi les 18 réalisateurs (19 en fait, puisque les Dardenne sont deux) que Jane Campion et son jury devront départager, il y a deux femmes cette année, Naomi Kawase et Alice Rohrwacher, c'est peu, mais c'est beaucoup plus que d'habitude. Pour le reste, vous l'avez dit, beaucoup d'habitués, les deux tiers des participants ont déjà été récompensés sur la Croisette, et sont comme Jane Campion des artistes révélés, certains diront créés, par le Festival de Cannes. Une façon de s'inscrire dans une histoire, celle de son président, Gilles Jacob, qui depuis 37 ans a façonné le premier festival du monde. On ne boudera pour autant pas son plaisir : la plupart sont de très grands cinéastes, on attend juste qu'ils nous surprennent une fois encore !
Ce soir en ouverture, un film très paillette, le * Grace de Monaco d'Olivier Dahan, qui fait déjà polémique…*

Oui, il fait polémique, comme souvent à Cannes, parce qu'il était critiqué avant même d'avoir été vu, en l'occurrence par la famille Grimaldi, qui boycotte la première du film, à laquelle elle n'a par ailleurs pas été invitée. L'accueil de la presse a été assez glacial, ce matin, quelques sifflets même, et cependant, le film vaut un peu plus que ça. C'est certes un biopic qui obéit aux canons du genre : la Grace Kelly jouée par Nicole Kidman est une femme en lutte, qui doit choisir entre sa liberté et son destin, sur fond d'intrigues de cour et de crise internationale, le tout en anglais. Mais derrière les images glamour et hagiographiques de papier glacé se cache un drôle de film, un rien schizophrène : d'une part, il déconstruit le mythe, montre ce que le conte de fée pour magazine people a de factice et fabriqué, et en même temps, il nous demande de vibrer pour lui. Un film à l'image du cinéma, finalement : on sait que c'est faux, mais on veut y croire. A l'image de Cannes, aussi, qui commence en faisant d'un paradis fiscal le symbole des libertés individuelles, et se clora dans 10 jours par Pour une poignée de dollars , de Sergio Leone. A Cannes, sous le strass et le tapis rouge, il est toujours beaucoup question d'argent !

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