Cinéma | Dans "Doubles Vies", d’Olivier Assayas en salles le 16 janvier, l'acteur et réalisateur Guillaume Canet campe un éditeur confronté à la vague numérique dans le monde de l'édition. Il nous parle de son personnage et de ses appréhensions de cinéaste à l'ère du zapping, du clic et de l'instantané.
À l'affiche du nouveau film Doubles Vies d'Olivier Assayas - marivaudage dans le monde de l'édition, l'acteur et réalisateur Guillaume Canet incarne un éditeur qui voit la vague numérique bouleverser sa profession.
Guillaume Canet : "La chose principale que le personnage a envie de préserver c’est le fait de prendre le temps avec un ouvrage, d’avoir la curiosité d’aller au bout du chemin et de ne pas succomber à cette révolution numérique qui est de consommer le plus vite possible et un peu n’importe comment.
En tant que réalisateur, c’est vrai que c’est quelque chose qui me met un peu en panique, j’ai terminé hier mon dernier film, j’ai passé deux ans dessus, on a passé cinq semaines à mixer, quand on sait que beaucoup de gens le verront sur un smartphone, avec un son totalement compressé, qu’on s’est emmerdé à essayer de trouver des détails d’ambiances sonores, de choses pour nourrir et enrichir la bande-son du film, on sait que c’est quelque chose qui va passer à la trappe.
Ça changé même la perspective, en tout cas la fabrication des films. Je vous donne l’exemple du film d’Olivier Assayas, il a tourné en 16 mm, en pellicule, quand on tourne en pellicule, on n’a pas du tout la même façon de travailler que quand on tourne en numérique. Quand on tourne en numérique, on a plus vraiment à se pencher techniquement sur la lumière sur le plateau, on peut tout refaire après en post-production à l’étalonnage_._ On ne met pas autant d’attention à ce que l’on fait parce qu’on se dit que ça va être consommé comme ça, ça va être vu comme ça."