Histoire de la mémoire sociale de Sapiens : écrire, enregistrer, numériser
Par Maison de la Recherche en Sciences Humaines
"La technique est à la fois geste et outil, organisés en chaîne par une véritable syntaxe qui donne aux séries opératoires à la fois leur fixité et leur souplesse." (A. Leroi-Gourhan, Le geste et la parole, 1964)
Cette communication où Michel Laguës présente l'ouvrage L'invention de la mémoire (CNRS éditions, 2017) , co-écrit avec Denis Beaudouin et Georges Chapoutier, a été enregistrée lors de la 3e édition de la Semaine de la mémoire, qui s'est déroulée du 17 au 21 septembre 2018.
Pérenniser la mémoire est certainement l’une des plus grandes aventures d’Homo sapiens. En complément de l’évolution biologique fort lente des capacités cérébrales – dont il a particulièrement bénéficié – il lui faut inventer. D’abord dessiner et peindre, puis construire des écritures, avec des symboles et des règles. Sur des tablettes d’argile, de bois, de feuilles, de papyrus, de soie, de parchemin, de papier… Puis, l’aventure s’emballe. La machine mesure, des automates enregistrent, mieux et bien plus vite que la main ne peut écrire. Enfin la machine, encore, convertit toute information en nombres. Désormais la mémoire se blottit au cœur des atomes et s’évapore dans les nuages. Elle est traitée, se transforme et se communique instantanément dans le monde entier. Un être humain peut disposer du savoir de l’humanité dans la paume de sa main. Une telle accélération (hyper)-exponentielle de la croissance des techniques nous promet des transformations radicales du monde au cœur du XXIe siècle. Cet ouvrage propose ainsi une fresque continue depuis le génome, registre de notre personne et de notre espèce, jusqu’aux promesses et aux risques des Big Data.
Histoire de la mémoire sociale de Sapiens : écrire, enregistrer, numériser, par Michel Laguës
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