Jean Vilar : "Un rôle ça se répète phrase par phrase"

Deuxième entretien d'une série "A voix nue" diffusée en 1997 et reprenant des entretiens de 1966 entre Agnès Varda et Jean Vilar, au cours duquel le metteur en scène se rappelle en quoi la répétition de Richard III au studio de l'Atelier a été "un coup de foudre"pour le jeune provincial qu'il était. Il entre alors en 1933 à l'école de l'Atelier chez  Charles Dullin qui a tout de suite remarqué son accent mais il observe qu'à l'époque "l'accent n'était pas une raison d'éloigner un interprète. C'est une chose qu'on a perdu dans beaucoup d'écoles, je crois." Au sujet de sa relation avec les comédiens, Jean Vilar affirme : "S''ils sont vos propres petits jouets, c'est pas drôle pour eux et c'est pas drôle pour moi."

Jean Vilar se souvient de ses débuts de vie de forain avec la compagnie La Roulotte pendant la guerre, avant qu'il ne fonde sa propre troupe. Le succès du Théâtre de Poche en 1943 lui a offert la reconnaissance du milieu intellectuel et théâtral. Il évoque alors ses premières représentations à succès comme La Danse de Mort et Orage de Strinberg ou encore _Meurtre dans la cathédrale  _de T.S Eliot.

En arrivant à Paris, je me suis aperçu que le bagage humaniste d'un collégien de province est vraiment infime. On peut être bachelier français et ne savoir rien. On peut savoir faire une dissertation sur Balzac et ne pas avoir lu Le Père Goriot en entier et avoir 18/20.

• "A voix nue" avec Jean Vilar 2/5
• Première diffusion le 08/07/1997
• Producteur : Agnès Varda
• Réalisation : Marie-Andrée Armynot
• Indexation web : Odile Dereuddre, de la Documentation de Radio France
• Archive INA - Radio France