Jim Harrison : "Je ne voulais pas mourir à Hollywood"

2006. Troisième volet de la série "A voix nue" avec l'écrivain américain Jim Harrison, qui évoque son rapport à Hollywood et sa déception face aux adaptations.
"J'ai d'abord travaillé avec un réalisateur, connu en France, Frederick Wiseman, qui voulait réaliser un long-métrage inspiré de mon livre, Un beau jour pour mourir_._" Ce premier rendez-vous est le début d'une longue série : Jim Harrison effectue 53 allers-retours entre le Michigan, où il vit, et Hollywood. Il évoque cette expérience de scénariste, les excès, l'influence du cinéma sur son écriture romanesque, et ce qui l'a conduit à prendre ses distances avec l'univers des studios :
Les déceptions sont inévitables au cinéma. En réalité le cinéma appartient aux réalisateurs et je me suis trouvé bien plus heureux lorsque j’ai quitté Hollywood, il y a une dizaine d’année. Je me suis dit que ça m’était impossible de mourir à Hollywood : à l’espagnole, je préfère choisir où je vais mourir. Rétrospectivement je me dis que j’ai quand même eu la chance de faire des rencontres exceptionnelles avec des gens comme Fellini, ou Orson Welles, John Huston, Jack Nicholson… Des gens intéressants à Hollywood, plus intéressants que les responsables politiques. « Il y a un problème avec les comédiennes, m’a dit Jack Nicholson. Un comédien lui, c’est trois personnes, alors qu’une comédienne c’est cinq personnes. » C’est une sorte de schizophrénie multiple. Il y a des comédiennes fabuleuses mais qui ne sont pas la même personne du jour au lendemain. Moi aussi j’étais schizophrène lorsque j’étais à Hollywood. Je me souviens d’une anecdote où j’étais face à un responsable d’un grand studio qui m’ennuyait à mourir et, pendant qu’il me parlait, je lisais les mémoires de Pablo Neruda.
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"A voix nue" avec Jim Harrison 3/5 le 05/07/2006
25 min
- "A voix nue" avec Jim Harrison 3/5
- Première diffusion le 05/07/2006
- Productrice : Clémence Boulouque
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