John Muir, pionnier de l'écologie

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John Muir, pionnier de l'écologie

John Muir, pionnier de l'écologie #CulturePrime

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John Muir, pionnier de l'écologie

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Pour lui, un homme sans contact avec la nature, n'est rien du tout. Tout au long de sa vie, le scientifique et aventurier John Muir s'attachera à préserver les parcs nationaux américains. Il réussira même à convaincre le président Theodore Roosevelt de le soutenir dans son engagement.

Il aurait pu être millionnaire, il a choisi de devenir vagabond. Né en 1838, John Muir est un pionnier de l’écologie mais il est aussi écrivain, poète géologue, explorateur alpiniste et philosophe botaniste.

Père spirituel des parcs nationaux américains, John Muir fonde le Sierra Club, une organisation pour préserver les montagnes de la Sierra Nevada, aujourd'hui une influente organisation de protection de la nature. Enfant, il travaille sans relâche dans la ferme familiale sous les ordres d'un sévère père, protestant. De son côté, il étudie seul, en cachette, tôt le matin ou tard le soir et développe un attrait pour les inventions en tout genre. Il créé par exemple une horloge mécanique en bois et un pupitre qui ouvre, tout seul, les livres.

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Une vie à la nature

"Il aurait pu devenir Edison, à la place d’Edison. Il aurait pu être ingénieur, il aurait pu être concepteur d’usine. Mais après un accident, il a cru pendant 15 jours, qu’il était aveugle. Et là il s’est dit : “Mon dieu si au moins j’avais pu faire des grandes randonnées dans la nature, j’aurais pu me repasser l’image. Mais là, je ne les ai pas faites ces randonnées. Donc je n’ai pas d’images à me projeter, je suis dans le noir.” Une fois qu’il a été guéri il a pris son sac et hop il est parti. Il s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas vivre autrement, il ne pouvait pas vivre dans la société des hommes, il ne pouvait pas vivre avec des contraintes. Lui, ce qu’il voulait c’était voir des arbres, voir des plantes, voir le ciel, voir le vent, voir la mer, voir tout, etc.", explique Alexis Jenni, auteur de J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond : une vie de John Muir.

On est en 1867 et John Muir part donc explorer le monde. Il fait 1 500 km à pied en direction de la Floride avec une sacoche et un morceau de pain. Puis il embarque direction la Californie et met le cap sur les terres. C’est là qu’il découvre la vallée de Yosemite dont il tombe amoureux. Tous les jours John Muir part à la découverte de la nature qui l'entoure pour se ressourcer, découvrir et observer. Il développe une théorie  : Yosemite serait une ancienne auge glaciaire.
Sa thèse sera confirmée peu de temps après quand, au gré de ses promenades, il tombe sur un glacier vivant. Tout petit, mais vivant. Une découverte qui lui valu enfin la reconnaissance de la communauté scientifique.

Défendre les grands espaces

Yosemite.
Yosemite.
© AFP

Alexis Jenni : "Il va écrire un tas d’articles pour défendre les parcs nationaux, pour défendre la nature intacte. L’homme qui s’entasse dans les grandes villes de Californie, qui sont en train de grandir à toute vitesse, n’est plus en contact avec la nature. Et un homme sans contact avec la nature, ce n’est rien du tout. Donc il faut qu’il reste, de façon accessible, de grandes étendues de nature vierge pour que l’homme vienne se ressourcer. Et il a réussi à le faire grâce à sa rencontre avec Theodore Roosevelt. Il l’a emmené dans le parc pendant 3 jours, tous les deux tout seuls, ils sont allés dormir, bivouaquer, pique-niquer dans le parc. Roosevelt est descendu super content, il a dit c’est extraordinaire, cet homme est extraordinaire, paf je signe le décret, ce parc va devenir un parc fédéral. "

Durant toute sa vie John Muir va se battre pour la reconnaissance de la nature comme sujet politique. Devenu héros national aux USA au fil de ses voyages (surtout en Alaska) et de ses écrits poétiques, John Muir et ses parcs nationaux ont même une fête nationale : le 21 avril.

John Muir était un préservationniste. Un courant écologique pour protéger, préserver et conserver la nature qui existe depuis la fin du XIXe siècle. Il s’est toujours engagé à défendre les grands espaces, comme la vallée de Yosemite, indispensables, pour lui, à la biodiversité :  "Un des grands malheurs de la nature actuellement, c’est la fragmentation des espaces naturels. C’est pour ça que les espèces disparaissent souvent, c’est parce que leur milieu est fragmenté et il faut un certain espace pour qu’un écosystème soit efficace, que les différentes espèces qui vivent puissent se développer, se nourrir, se reproduire, etc.", développe Alexis Jenni.

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