**Parmi les 64 rescapés du naufrage du Joola, on compte 1 seul étranger, 1 français : Patrice Auvray. En 2002, Patrice Auvray vivait à Kafountine. Il y passe toujours une bonne partie de l’année. A quelques kilomètres de Kafountine, Patrice Auvray nous invite à découvrir le cimetière de Kabadio. **
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« La gorge serrée, j’ouvre le portail au-dessus duquel un large écriteau porte ces quelques mots : « Cimetière des victimes du Joola – Kabadio – Niafrang ». Dans ce cimetière de nature sauvage, je viens me ressourcer comme dans mon propre jardin. Je pénètre sur le vaste terrain, bien trop grand pour les trente-quatre tombes numérotées, bien trop petit pour les corps des deux mille victimes si on les avait tous amenés. Je m’approche de la tombe n°1, y pose le petit sac à dos, et contemple tristement ce double alignement de tombes, comme protégées par quelques arbres majestueux. Une seule d’entre elles porte un nom, celui de Michel Diatta, grâce à l’identification d’un fossoyeur. L’esprit habité, je longe la rangée de tombes faîtes à l’identique en posant la main sur chacune d’elles. Je leur parle tout bas pour les rassurer. Je leur dis que je pense toujours à eux, que je tiens ma promesse et qu’ils ne tomberont pas dans l’oubli. » (Extrait du manuscrit de Patrice Auvray).
Les éditions Globophiles prévoient d’éditer ce manuscrit.