L'asile pas à pas #4 : les premiers mois en France

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L'asile pas à pas #4 : les premiers mois en France

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La famille Mousa dans leur logement du Centre d'accueil de Bar sur Seine
La famille Mousa dans leur logement du Centre d'accueil de Bar sur Seine
© Radio France - Marie-Pierre Vérot

La France s’est engagée à relocaliser 32 000 réfugiés de Syrie, d’Irak et d'Érythrée en 2 ans. Comment les choisir ? Comment les accueillir ? Notre série suit pas à pas, mois après mois, l’itinéraire d'une famille de réfugiés et les coulisses de leur nouvelle vie française.

Souriants, tous ensemble, Mustafa et sa femme, Sultane, leur fille Fatmah, leur fils Alla, son épouse Berivan et leur petite fille Sima. Ils ont un toit, un logement refait à neuf du CADA de Bar sur Seine, dans l'Aube. Ils sont en sécurité. Sultane revit en serrant sa petite fille dans ses bras. D’Alep, leur ville, ils préfèrent ne pas parler. Mais ils ne peuvent s'empêcher de constater la différence entre cette grande ville, si animée avant la guerre, commerçante, vivant jour et nuit, et la petite ville de 3000 âmes où ils ont été accueillis.

© Visactu

Cinq mois que les premiers membres de la famille sont arrivés et maintenant que les nécessités de base sont assurées - un logement, le chauffage et une petite allocation d'attente dévolue à chaque demandeur d'asile, 13,60 euros par jour pour une famille de trois personnes, les papiers en bonne voie, ce devrait être pour février prochain - , l'ennui prend le dessus. Car dans le petit village, il n'y a pas vraiment de vie associative, et rien n'est organisé pour les demandeurs d'asile, notamment pas de cours de français, alors qu'ils en rêvent et que l'on sait que c'est la première urgence pour débuter une intégration. Seule Fatmah, la fille qui a 17 ans, peut suivre des cours à Troyes. Mais pour les majeurs, rien n'est prévu. Ecoutez Mustafa, le père et son fils Alla :

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La semaine dernière, ils ont dit que les cours allaient peut-être commencer bientôt, mais je ne suis pas allé voir. Parce qu’ils ont dit que ce serait une fois par semaine… Une fois par semaine après 5 mois en France ! C’est important d’apprendre le français mais il faut que ce soit tous les jours. Une fois par semaine… Ce n’est pas possible !

Et cette différence, c'est ce qu'Alla, qui se fait le porte parole de la famille, ne parvient pas à comprendre :

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Pourquoi, alors que toutes les structures travaillent avec le gouvernement, pourquoi est-ce que ce n’est pas pareil partout dans le pays ? Pourquoi est-ce que nous n’avons pas les mêmes droits ? Dans d’autres endroits, ils ont des tickets de bus, de train. Mais pour nous, non.

© Visactu

Problèmes de transport, de connexion tout simplement,

"C'est un problème aujourd'hui, sans internet, vous n'êtes rien"

35 sec

Ce manque de prise en compte des besoins réels a frappé Christophe Sarazin, un voisin à Bar sur Seine qui s'est pris d'amitié pour la famille Mousa.

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C'est paradoxal. La France accueille des réfugiés depuis très longtemps et les choses ne sont pas rodées. Je trouve ça intrigant. Par exemple, l'accès au français tout de suite. Ce n'est pas mis en place lorsque les gens arrivent. Ou alors ça l'est dans certains endroits mais pas dans d'autres. Je pense qu'il y a un désir d'accueillir mais il y a un problème d'organisation.

La famille Mousa espère à présent pouvoir s'installer à Troyes, une fois qu'elle aura obtenu ses papiers. La voie vers l'intégration est plus lente que prévue, notamment pour les plus jeunes, impatients de construire leur nouvelle vie.

Sultane Musa avec sa petite fille Sima
Sultane Musa avec sa petite fille Sima
© Radio France - Marie-Pierre Vérot
© Visactu

A lire : les trois précédents épisodes

L'asile pas à pas #1 : l'Ofpra prépare sa mission en Grèce

L'asile pas à pas #2 : les entretiens avec les réfugiés

L'asile pas à pas #3 : l'arrivée en France