L'aventurier Mike Horn menacé par le réchauffement climatique sur la banquise arctique
Par Alicia Mihami, Sébastien Lopoukhine
En pleine tentative d'une nouvelle traversée de l’océan Arctique à skis de randonnée avec le Norvégien Børge Ousland, l'explorateur sud-africain et suisse se retrouve en grande difficulté : la glace fond, son épaisseur est inquiétante et laisse place à de grandes étendues d'eau.
Depuis deux mois et demi, Mike Horn, en compagnie de l'explorateur polaire norvégien Børge Ousland, tire durant sept à huit heures par jour son traîneau. Ce n'est pas la première fois. Leur première réalisation remonte à il y a treize ans. En 2006, ils avaient atteint le Pôle Nord en plein hiver, sans assistance et sans soutien, depuis le cap Artichesky en Russie, après 61 jours d'équipée. Au delà de l'effort, cette traversée s'était déroulée sans encombres. Or, depuis dix ans, le climat s'est réchauffé. Les deux aventuriers font face aujourd'hui à des températures très instables pour la saison, de -2°C à -45°C, rendant les conditions de l'expédition périlleuses.
"Les conditions de glace n'étaient pas du tout celles qu'ils attendaient"
Au départ, ils envisageaient d’achever leur traversée vers la mi-novembre. Mais la fonte des glaces s'est accélérée, ce qui la complique considérablement, explique la fille de l'aventurier, Annika Horn :
Les conditions de glace ne sont pas du tout celles qu'ils attendaient. La glace est beaucoup plus fine qu'elle l'était à l'époque, lors de leur première expédition. La température de l'eau augmente de quelques degrés et ensuite, la glace est beaucoup est plus susceptible de se casser. Ils doivent faire très attention. Ils expérimentent les conséquences directes du réchauffement climatique. Ils encourent de gros risques avec de grandes étendues d'eau qui se sont ouvertes.
Les explorateurs souffrent de ces conditions inédites pour lesquelles ils n'étaient pas préparés. Selon Annika Horn, son père souffrirait déjà de gelures aux orteils et au nez. Lui et son compagnon de route se déplacent à skis et ils sont parfois obligés de faire des détours de plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver un terrain praticable, à cause d'une glace qui se transforme peu à peu en eau.
Ces imprévus les retardent, mais surtout, ils prolongent une expédition pour laquelle les quantités de nourriture embarquées sont limitées. Au delà du froid, ce qui inquiète Annika Horn, c'est que les vivres pourraient bientôt manquer aux deux hommes.
Ils ont encore à parcourir 500 kilomètres pour parvenir à l'archipel de Svalbard, en Norvège, où ils doivent être récupérés par leur voilier, le mois prochain. Mais selon Annika Horn, "les chances d'y parvenir sont minimes". Il ne reste plus que dix jours de ration à l'équipée. Selon Le Parisien, un plan d'urgence pourrait être déclenché pour ramener les deux aventuriers.