Ce 8 septembre 2021 marque le début d'un procès historique qui devrait durer plus de huit mois. Un retour sur les tueries terroristes de Saint-Denis et Paris, les plus meurtrières endurées par la France depuis la Seconde Guerre mondiale. Découvrez nos comptes-rendus au quotidien.
Six ans après les faits, le procès des attentats de Paris et de Saint-Denis s'ouvre dans une salle spécialement aménagée pour l'occasion dans le Palais de justice historique de Paris. Notre journaliste chroniqueuse judiciaire Florence Sturm va suivre de bout en bout les débats de cette audience criminelle, la plus grande jamais organisée en France. Avec Nicolas Balu. En voici le détail, jour après jour.
Un tour de parole inversé entre partie civile et accusation : une première dans un procès criminel
335 avocats de parties civiles, 14 accusés, 15 experts, 131 témoins. L’enjeu de ce procès se mesure également en chiffres. C’est la raison pour laquelle le président de la cour a décidé de modifier l’usage du tour de parole et de la donner en premier aux trois avocats généraux du PNAT, le parquet national antiterroriste. Généralement, même si aucun texte ne l’impose formellement, dans un procès, la partie civile prend la parole en premier, suivie de l’accusation et de la défense en dernier. Seul ce dernier principe, la parole à la défense en dernier est immuable, "une règle sacrée" a rappelé le président de la cour d'assises Jean-Louis Périès lundi 13 septembre.
Mais le sujet a donné lieu à débat avant la venue à la barre des premiers témoins, eu égard notamment au procès des attentats de janvier 2015 où, a noté le ministère public, "On avait parfois l’impression que l’accusation était soutenue par les parties civiles ou des procureurs privés". Le temps des audiences s’en était également trouvé considérablement allongé.
Sur les bancs de la défense, et compte-tenu de cette nouvelle configuration, certains avocats auraient ainsi souhaité pouvoir prendre la parole à deux reprises, après le ministère public, puis après les parties civiles, qui, elles estiment être en mesure de s’organiser pour ne pas monopoliser le temps de parole. "Il n’est pas question d’être méfiant vis-à-vis de quiconque, a tranché le président mais il me semble très dangereux de retenir la position traditionnelle. Je vais donc mettre en place ce nouveau tour de parole, notamment pour les témoins cités par l’accusation et pour l’interrogatoire des accusés." Les débats vont maintenant commencer.
Pour chaque lieu, le président de la cour d’assises spéciale nomme, une à une, les victimes et leur âge
Ce vendredi 10 septembre, la troisième journée du procès s'est ouverte à 13h. Une audience principalement consacrée à la lecture du rapport qui résume plusieurs années d'enquête tentaculaire. Une tâche titanesque attend le président de la cour d'assises et ses assesseurs : la lecture du résumé de cette enquête, consignée dans plus de 500 volumes. Il s'agit d'un moment très douloureux pour les victimes.
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Au troisième jour d'audience
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"J'entends que vous allez parler mais ce n'est pas le moment M. Abdeslam", le président de la cour d'assises spéciale Jean-Louis Périès
Au deuxième jour d'audience, théoriquement consacré à des actes procéduraux, le principal accusé, Salah Abdeslam, a de nouveau pris la parole de manière intempestive et dédouané trois de ses co-accusés des faits qui leur sont reprochés.
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Au deuxième jour d'audience.
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Salah Abdeslam : "Cela fait plus de six ans que je suis traité comme un chien"
Le procès des attentats de novembre 2015 s'est ouvert le mercredi 8 septembre 2021 devant la cour d'assises spéciale de Paris. De nombreuses parties civiles et leurs avocats avaient pris place dans un Palais de justice sous haute surveillance. Le principal accusé, Salah Abdeslam, seul membre des commandos encore en vie, s'est livré d'entrée à une première provocation en éructant à propos de ses conditions de détention et de celles des accusés et affirmant qu'il n'y avait "pas de divinité à part Allah".
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Au premier jour d'audience.
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> Retrouvez notre dossier Au coeur du procès des attentats du 13 novembre 2015
Avec la collaboration d'Éric Chaverou, de Caroline Bennetot, d'Annie Brault et de Stanislas Vasak