La Chine capitaliste en cinq cartes

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La Chine capitaliste en cinq cartes

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Un symbole du capitalisme en Chine, en 2000
Un symbole du capitalisme en Chine, en 2000
© AFP - Stephen Shaver

carte. Xi Jinping est le premier président de la République populaire de Chine à se rendre au forum économique mondial de Davos. Symbole d'une économie chinoise acquise à la mondialisation économique, ce déplacement s'inscrit dans le contexte d'une Chine capitaliste expliquée en cinq cartes.

Depuis 2015, la Chine compte plus de milliardaires que les États-Unis : 596 contre 537. Ultime remise en question de l'égalitarisme maoïste, ce record est à comprendre à la lumière du double mouvement de libéralisation interne et d'ouverture au marché mondial imposé par les dirigeants chinois depuis les années 1980. La république populaire de Chine a certes mis en place un capitalisme singulier, tenu fermement par l’État, protectionniste encore par bien des aspects, mais dont l'insertion dans la mondialisation économique est évidente :

1- La Chine, premier exportateur mondial

Répartition des exportations chinoises dans le monde, en 2015
Répartition des exportations chinoises dans le monde, en 2015
© Radio France - Camille Renard

Depuis 2013, la Chine est devenue la première puissance commerciale devant les États-Unis. Son modèle de croissance repose largement sur la demande extérieure.

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A écouter " La Chine de Xi", Affaires étrangères

2- La Chine, 143e membre de l’Organisation mondiale du commerce

Les pays membres de l'OMC, dont la Chine, depuis 2001
Les pays membres de l'OMC, dont la Chine, depuis 2001
© Radio France - Camille Renard

Couronnement de son insertion dans le système économique international, la République populaire de Chine adhère à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, après 15 ans de négociations et de réformes économiques internes. La Chine s'est en contrepartie engagée à libéraliser son économie : disparition des contrôles protectionnistes, des traitements discriminatoires vis-à-vis des entreprises étrangères, des subventions à l'exportation sur les produits agricoles...

3- 12 traités de libre-échange, 8 en négociation et 6 en examen

Les 12 pays ou groupe (ASEAN) avec lesquels la Chine entretient des accords bilatéraux
Les 12 pays ou groupe (ASEAN) avec lesquels la Chine entretient des accords bilatéraux
© Radio France - Camille Renard

Depuis son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce, la République populaire de Chine s’est engagée dans 12 négociations bilatérales sur le commerce et la protection des investissements. Huit autres accords sont en cours de négociation, et six encore à l'examen selon le FTA China Network. Le retrait des États-Unis du Traité transpacifique voulu par Donald Trump encourage notamment la volonté de domination régionale de la Chine, et laisse le champ libre à son projet multilatéral de Partenariat économique intégral régional (RCEP).

A écouter " Des capitalismes (2/4) - Russie, Chine, Kazakhstan: le pouvoir des oligarques", CulturesMonde

4- 20 zones économiques spéciales

Les 20 principales zones économiques spéciales de la Chine
Les 20 principales zones économiques spéciales de la Chine
© Radio France - Camille Renard

Depuis les années 1990, l'investissement étranger direct est encouragé par la mise en place de zones franches côtières et l'abaissement des droits de douane. C'est par ses provinces littorales que l'économie chinoise s'ouvre à l'international : une vingtaine de Zones économiques spéciales (ZES), où est assuré l'essentiel des exportations. Ces zones offrent des conditions de travail à bas coût et des avantages fiscaux aux firmes multinationales. La Chine est ainsi devenue le premier récepteur mondial des investissements étrangers directs.

A écouter " Environnement en Chine : les clignotants sont au rouge", De cause à effet

5- La Chine, nouvelle puissance de la finance internationale

Les 57 membres de la AIIB
Les 57 membres de la AIIB
© Radio France - Camille Renard

En 2014, la Chine fonde la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) pour contrebalancer le poids des institutions financières issues du monde occidental : FMI ou Banque mondiale. Deux ans plus tard, cette initiative est un succès, avec 57 membres, dont plusieurs États européens. Non seulement la Chine assume ainsi sa volonté de devenir leader des infrastructures mondiales, mais elle remet en question la domination du dollar et permet à la Chine de s'émanciper des règles financières édictées par les États-Unis.