La fabrique de la participation culturelle. Plateformes numériques et enjeux démocratiques

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La fabrique de la participation culturelle. Plateformes numériques et enjeux démocratiques

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La fabrique de la participation culturelle
La fabrique de la participation culturelle

Colloque en ligne organisé par le laboratoire Dicen-IDF, dans la continuité du projet ANR COLLABORA, des travaux de la COMUE Université Paris Lumières, du Labex Les Passés dans le Présent et de l'EUR ArTeC

Le colloque, initialement prévu à l'Université Paris Nanterre, aura lieu complètement à distance. Les liens pour suivre le colloque sont disponibles sur https://collabora.sciencesconf.org/
L'inscription est gratuite. Rendez-vous ICI

Présentation

Au cours des dernières décennies, la participation citoyenne a  fortement augmenté à l’échelle mondiale dans des domaines aussi  différents que la politique, l'économie, les médias et les sciences. De  la démocratie participative à l'économie collaborative, du crowdsourcing  à la Civic Tech, ces nouvelles formes d'organisation politique,  économique et technologique, tout en se heurtant à des mouvements  contraires, sont en train de changer la société. Les technologies  numériques ont favorisé cette tendance en offrant de nouvelles  possibilités d’expression et d’organisation et en fonctionnant comme  levier d’innovation dans différents secteurs. Par ailleurs, la diffusion  de la culture du numérique, au-delà des outils en tant que tels, a  porté à l’affirmation d’un tournant expressiviste qui insiste sur l’empowerment des  citoyens rendu possible par les technologies numériques et sur  l’expression créative de l’émancipation individuelle. 

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Dans ce contexte  de la “participation partout”, le monde de la culture a été également  confronté à ce phénomène de transformations et d’évolutions rapides  basées sur le participatif. Citons par exemple l’organisation d’un Grand  Débat Culture en parallèle du Grand Débat National qui semblait avoir  oublié les enjeux émergents liés à l’ouverture participative de ce  secteur.
Le web, d’abord avec les blogs et les autres outils web 2.0 puis avec  les réseaux sociaux et les plateformes collaboratives, a permis aux  pro-amateurs de pouvoir partager et diffuser leurs connaissances au plus  grand nombre dans de nouveaux espaces reposant essentiellement sur la  culture de l’ouverture et des biens communs, qui pourraient sembler plus  propice à la démocratie. Non seulement les musiciens, les artistes, les  écrivains amateurs peuvent diffuser leurs œuvres à travers des  plateformes comme SoundCloud ou Wattpad, mais également les cinéphiles,  les fans de séries ou les passionnés d’art et de patrimoine peuvent  faire sentir leur voix sur des plateformes comme SensCritique,  FanFiction ou sur des pages Facebook dédiées (voir le n° 153, de Réseaux  « Passionnés, fans et amateurs », 2009). Aujourd’hui plus que jamais,  ces plateformes contributives (qu’elles soient institutionnelles,  commerciales ou associatives) s’inscrivent comme vecteurs de nouvelles  formes d’engagements, de partage et de diffusion des savoirs et des  mémoires dans le domaine de la culture et en même temps ouvrent au  risque d’exploitation et d'ubérisation des productions intellectuelles.

Face à cette nouvelle donne, les institutions culturelles ont porté  un intérêt croissant à la création de démarches participatives et au  rôle que pourrait jouer le numérique dans leurs activités de médiation  et valorisation. À ce titre, nous pouvons citer le rapport  Chevrefils-Desbiolles (2012) qui décrit « les mutations profondes que  connaissent, avec l’essor de la culture numérique et de l’Internet, les  conditions d’accès à la culture, mais aussi les pratiques artistiques et  culturelles notamment des amateurs ». De même, les journées  professionnelles organisées par le ministère de la Culture en 2017 ont  été totalement dédiées à la participation. En même temps, le ministère a  défini la « recherche culturelle participative » en tant que priorité  dans sa stratégie de recherche (2017-2021). La préoccupation des  institutions culturelles est, non seulement de mieux comprendre ces  phénomènes de construction participative de savoirs, mais surtout  d’orienter l’énergie et l’enthousiasme des citoyens vers l’enceinte des  musées, archives, bibliothèques, théâtres, etc.

En résumé, les pratiques culturelles des individus sur les temps du  hors travail ou du loisir, de manière individuelle ou en communautés  d’appartenances, seraient modifiées et transformées à travers le  numérique les positionnant dans de nouvelles pratiques de contributions  en ligne et allant même jusqu’à rivaliser avec les connaissances des  experts et leurs légitimités de connaissances. Pour identifier ces  tensions entre d’un côté un phénomène en plein essor dans le domaine de  la culture, et des institutions qui souhaitent porter un intérêt  croissant aux démarches participatives, nous organisons un colloque qui  ambitionne d’interroger les cadres théoriques, empiriques et politiques  de la fabrique de la participation culturelle. Ce colloque vise donc à  questionner plusieurs spécificités de ce phénomène sous différents  angles, mais aussi à approfondir les enjeux démocratiques liés à la  diffusion de projets numériques de participation culturelle. Une  attention particulière sera portée au phénomène émergent des plateformes  culturelles contributives (institutionnelles ou commerciales) qui sont  en train de s’imposer comme outil de prédilection de création, de  documentation et de valorisation d’objets culturels. 

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