La France insoumise et le Rassemblement national les plus actifs sur les réseaux sociaux

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La France insoumise et le Rassemblement national les plus actifs sur les réseaux sociaux

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Chaîne YouTube de Jean-Luc Mélenchon ; page Facebook de Marine Le Pen (captures d'écran)
Chaîne YouTube de Jean-Luc Mélenchon ; page Facebook de Marine Le Pen (captures d'écran)

La plupart des candidats à la Présidentielle ont investi Facebook, Twitter, YouTube et TikTok pour porter leurs messages et leurs programmes. Deux partis politiques, chacun à un bout de l’échiquier politique, se distinguent par leur capacité à mobiliser sur ces réseaux.

Il n’est officiellement pas encore candidat à sa réélection. Mais Emmanuel Macron, en qualité de président de la République, reste la personnalité politique la plus suivie sur la plupart des réseaux sociaux : 7,4 millions d’abonnés sur Twitter, 4,2 millions sur Facebook et 2,7 millions sur Instagram. Sur chacun de ces réseaux, les équipes du chef de l’État relaient ses prises de parole officielles et ses déclarations. L’été dernier, on a notamment vu Emmanuel Macron s’adresser aux plus jeunes sur TikTok (il compte sur ce réseau 2,8 millions d’abonnés) et faire la promotion du vaccin contre le Covid-19. 

Une défiance à l’égard des médias traditionnels

Mais après le Président de la République, deux candidats dominent les réseaux sociaux et y sont particulièrement actifs, constate Thierry Vedel, chercheur au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences-Po), et qui étudie la stratégie numérique des différents candidats : 

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La France insoumise et le Rassemblement national sont les deux partis qui comptabilisent le plus de soutiens sur ces différents réseaux. Ce phénomène est en partie lié au fait que ces deux électorats sont plus jeunes que ceux des autres partis politiques, Les Républicains par exemple. Mais il y a aussi le fait qu’à l’extrême-gauche comme à l’extrême-droite, beaucoup de sympathisants expriment une certaine défiance à l’égard des médias traditionnels. Donc ce public se tourne assez naturellement vers Internet et les réseaux sociaux pour s’informer.

Jean-Luc Mélenchon est le responsable politique qui compte le plus d’abonnés sur sa chaine YouTube (plus de 600 000). Le candidat La France insoumise y diffuse les principaux extraits de ses interventions télévisées et de ses prises de parole à l’Assemblée nationale. Chaque semaine, il propose aussi, face caméra, son regard sur la semaine écoulée. Et met en ligne les coulisses de sa campagne. La vidéo la plus vue sur la chaine YouTube de Jean-Luc Mélenchon est celle du débat qui fin septembre sur BFM TV l’a opposé à Éric Zemmour : 4,4 millions de vues ! 

L’avantage principal de ces réseaux sociaux, et notamment YouTube, reprend Eric Vedel, c’est que les candidats ne sont soumis à aucune contrainte de durée ou de forme. La réglementation sur le pluralisme politique lors des campagnes électorales ne s’applique pas sur la toile. Contrairement à ce que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel prévoit pour les radios ou les télévisions par exemple.

La France insoumise et dans une moindre mesure le Rassemblement national ont aussi une forte capacité à mobiliser leurs militants ou leurs sympathisants sur les différents réseaux sociaux. On le voit lorsque Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen participent à une émission télévisée, et que leurs propos sont immédiatement et massivement, repris et commentés.

La visibilité des "petits" candidats sur les réseaux

Crédité de 2 à 3% des intentions de vote selon les différentes enquêtes d’opinion, le candidat du parti Debout la France Nicolas Dupont-Aignan rencontre un écho certain sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, le souverainiste est suivi par quasiment 530.000 personnes. Ses publications dans lesquelles il commente l’actualité politique sont quasi quotidiennes. Le tout avec un coût limité. 

Si l’on observe les budgets de campagne des différents candidats à l’élection présidentielle, reprend Thierry Vedel, on s’aperçoit que, au fil du temps, le budget "télématique" tend à baisser dans les comptes de campagne. Ceci est lié au fait que, il y a encore quelques années, les candidats étaient obligés d’investir dans des sites web s’ils voulaient gagner en visibilité. C’était cher. Et complexe. Mais aujourd’hui, ils ont accès aux réseaux sociaux. Et peuvent organiser, grâce à ces nouveaux « tuyaux », leur communication d’influence, à moindre frais.

Convaincre les jeunes d’aller voter

Néanmoins une partie de la campagne se jouera de manière plus traditionnelle à la télévision et dans les grands médias : 

48 millions de personnes sont aujourd’hui inscrites sur les listes électorales, commente Thierry Vedel. Mais on estime que 15% de la population ne se connecte jamais, ou presque jamais, sur Internet. N’oublions pas que tous les internautes ne sont pas forcément inscrits sur les réseaux sociaux. Et parmi ceux qui le sont, tous ne s’intéressent pas à la politique. Enfin, il y a une question essentielle : celle des jeunes. C’est une population bien connectée. Mais même si les candidats parviennent à entrer en contact avec eux via les réseaux sociaux, rien ne dit qu’ils seront réceptifs à ces messages.

Les jeunes sont sur les réseaux sociaux. Mais ils sont dépolitisés. Lors des élections de 2017, moins d’un électeur sur cinq âgé de moins de 29 ans avait voté à tous les tours des élections présidentielle et législatives.

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