La Nuit rêvée de Pascale Ferran par Albane Penaranda (nuit du samedi 14 au dimanche 15 février 2015)

Publié le dimanche 15 février 2015 à 15h32

3 min

Pascale Ferran a grandi sous le double signe du spectacle et du football. Du football, puisqu’elle est la fille de Jacques Ferran, ex-rédacteur en chef de L'Équipe , l'une des plus grandes signatures de l'histoire de la presse sportive. Du spectacle, puisqu’elle est la sœur de la comédienne Catherine Ferran, sociétaire de la Comédie-Française ; son frère Philippe étant lui metteur en scène de théâtre et son frère Jean-Jacques ingénieur du son, un poste qu'il occupe d'ailleurs sur ses films. Car ce n'est ni au théâtre, ni au football, que Pascale Ferran a choisi de consacrer sa vie, mais bien au cinéma.

Après des études à l'IDHEC elle a pris son temps, dix ans, avant de réaliser son premier long métrage, Petits arrangements avec les morts qui, pour un coup d'essai, fut un coup de maître. Avec ce film Pascale Ferran remporta la Caméra d'or du Festival Cannes. Elle réalisa ensuite L'Âge des possibles , avec les jeunes comédiens de l'École Supérieure d'Art Dramatique de Strasbourg et un documentaire avec les musiciens Sam Rivers et Tony Hymas. On lui doit aussi la version française d'Eyes Wide Shut de Kubrick. En 2006, elle connaît un grand succès public et critique avec Lady Chatterley , récompensé par le Prix Louis Delluc et cinq Césars. Depuis son *Bird People * sorti en 2014, nous savons que nous avons quelque part en nous un devenir moineau qui nous invite à nous échapper, à nous arracher à la pesanteur de tout.

Pascale Ferran a choisi et écouté avec le plus grand soin les archives qui composent sa Nuit rêvée . La part belle est faite au cinéma, mais aussi à la littérature, dans le programme de la*"lectrice frénétique" * qu'elle avoue être.

Enthousiaste, et excellente prosélyte du talent des autres, Pascale Ferran nous invite dans une Nuit rêvée où l'on croise le sinologue Jean-François Billeter, Thelonious Monk**, ** Delphine Seyrig, Nathalie Sarraute, Jacques Demy, Serge Daney et Arnaud Desplechin. Elle nous entraîne aussi dans la passionnante recherche d’un film fantôme d’Alain Resnais autour d’Harry Dickson.