L’histoire de la robe est intiment liée au contexte social et culturel de chaque époque. Du Moyen Âge à aujourd’hui, une histoire faite de révolutions, qui mettent en lumière combien les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l'évolution des moeurs.
L'historien Georges Vigarello s'attache à montrer comment l'évolution de la robe est intiment liée au contexte social et culturel de chaque époque. Ainsi, du Moyen Âge à aujourd'hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l'évolution des moeurs. Car l'apparence de la femme traduit bien souvent ce qui est attendu d'elle, d'où l'enjeu d'une histoire des robes. Du XIIIe siècle avec les premiers bustes lacés, pour ensuite s'attarder au XVIe, mais surtout aux XVIIe et XVIIIe siècles, durant lesquels la géométrie des lignes et des silhouettes ne va faire que s'accentuer : le buste est corseté, la ceinture étranglée et le bas du corps entièrement noyé dans les plis.
La femme est avant tout un "décor" et cet artifice est conçu en priorité pour la pause, non pour l'activité. Mais l'époque des Lumières en fera la critique, amplifiée par la Révolution française. La nouvelle "citoyenne" gagne en droits et en liberté, et son vêtement doit en témoigner. Pourtant, le premier quart du XIXe siècle, s'attache à restaurer pour un temps ces formes et dépendances passées : c'est alors l'apogée de la crinoline, avant qu'elle-même ne s'efface au profit du fourreau début XXe, tandis que la robe se fait plus collante, dévoilant davantage le bas du corps. Puis, le XXe marque l'élancement : la ligne se redessine et la rupture s'opère sur l'ensemble de la silhouette. Les formes s'installent, plus onduleuses. La mode "garçonne" des années 30 marque de façon décisive l'affirmation d'un corps mobile. De même, à travers les bouleversements contemporains, triomphe une liberté assumée : la mini-jupe, le legging, le pantalon, sont autant de repères forts, à partir desquels la robe est révolutionnée.
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Une conférence enregistrée en novembre 2017.
Georges Vigarello, directeur d’études à l’EHESS, spécialiste de l’histoire de l’hygiène, de la santé, des pratiques corporelles et des représentations du corps. Il est notamment l’auteur de Histoire de la virilité, Le Propre et le Sale, et de La Robe. Une histoire culturelle - Du Moyen Âge à aujourd'hui (Seuil).